«Le franc reste une devise forte», selon Fritz Zurbrügg

AWP

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Le vice-président de la BNS voit toutefois une tendance claire à faiblir pour la devise suisse. Mais il subsiste des risques à moyen terme.

©BNS/P. von Ah

Rien ne va changer dans le cours actuel de la politique monétaire de la Banque nationale suisse (BNS). Malgré le fléchissement du franc, celui-ci reste surévalué par rapport à l’euro, a déclaré le vice-président de la BNS Fritz Zurbrügg au journal Schweiz am Wochenende du samedi 12 mai.

La BNS voit toutefois une tendance claire à faiblir pour le franc ces dernières semaines et mois. Cela est dû surtout à une amélioration de la situation économique dans la zone euro. A court terme, M. Zurbrügg reste positif à l’égard des devises.

A moyen terme toutefois, il subsiste des risques, en premier lieu au niveau de l’endettement des Etats. Une dette élevée pèsera sur la croissance future de la zone euro. Selon M. Zurbrügg, les Etats de la zone euro devraient profiter d’une période favorable pour réaliser les réformes structurelles nécessaires.

Fondamentalement, le franc reste une devise forte, a souligné M. Zurbrügg. Actuellement, le franc est moins recherché, mais la situation reste fragile et pourrait rapidement changer, le franc se renforçant à nouveau rapidement.

La BNS ne voit aucune pression pour réduire son bilan qui a gonflé en raison des interventions sur le marché des devises. «Nous réduirons à nouveau le bilan lorsque cela sera indiqué sur le plan géopolitique», a relevé le vice-président.

La taille du bilan ne constitue pas le critère principal de la politique monétaire. Une réduction signifierait de vendre des titres et de racheter du franc. Cela influencerait sur le cours du franc.

A quelques semaines du vote, M. Zurbrügg a averti que l’initiative Monnaie pleine représenterait un changement radical et que la Suisse pénétrerait, le cas échéant, dans un monde absolument neuf. Aucun autre pays au monde ne pratique un tel système et l’insécurité serait énorme.

L’immobilier inquiète

Il y a certes des faiblesses dans le système financier suisse. Mais on y travaille en Suisse et sur le plan international avec les instruments adéquats, plus adéquats que le passage à monnaie pleine. D’ailleurs, des attentes exagérées au niveau des prix ou la sous-estimation des risques pourraient aussi être réalité dans un système monnaie pleine.

La BNS s’inquiète actuellement du marché immobilier en raison d’un mélange de diverses tendances: la hausse relativement forte des prix et une vive activité de construction surtout pour les immeubles de location. Simultanément, les taux de vacance augmentent ce qui signale une surabondance de l’offre. Ces tendances augmentent le risque d’une correction substantielle des prix.

La BNS suit la situation attentivement. De nombreux observateurs estiment qu’il y a des risques au niveau des immeubles d’habitation de rente et on ne peut prévoir si le marché immobilier suisse réussira un atterrissage en douceur, selon M. Zurbrügg.

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