La Bourse de New York a fini en baisse mercredi, malgré une réduction marquée du taux de la banque centrale américaine (Fed), une partie des investisseurs regrettant le ton mesuré de son président quant aux prochaines réunions de l’institution.
Le Dow Jones a abandonné 0,25%, l’indice Nasdaq a perdu 0,31%, et l’indice élargi S&P 500 a cédé 0,29%.
La Réserve fédérale (Fed) a baissé mercredi d’un demi-point de pourcentage son taux directeur, qui se situe désormais dans une fourchette comprise entre 4,75% et 5%.
Elle a surpris la plupart des économistes, qui plaidaient pour une réduction d’un quart de point.
Après cette communication, la fin de séance boursière a été, comme prévu, très volatile, les indices oscillant entre rouge et vert avant de finir en négatif.
Ce franc coup de rabot de la Fed était théoriquement de nature à satisfaire Wall Street, un environnement de taux plus bas profitant aux actions.
«Mais les investisseurs sont comme les enfants avec les glaces: ils en veulent toujours plus», a commenté Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.
Or lors de sa conférence de presse, le président de la Fed Jerome Powell «leur a dit de ne pas s’attendre à ce que cela devienne une habitude», a poursuivi cet analyste.
Le banquier central a adopté un discours très mesuré, insistant sur le fait que l’institution allait «avancer avec prudence» et qu’elle ne s’interdisait pas de faire une pause dans son cycle d’assouplissement monétaire si les conditions le justifiaient.
«Tout va dépendre de la façon dont l’économie évolue», a affirmé Jerome Powell.
Les opérateurs ont recalibré mercredi leurs attentes et ne tablent plus que sur des baisses supplémentaires d’un demi-point au total lors des deux dernières réunions de la Fed cette année, alors qu’ils pariaient encore sur un point la veille.
Le marché obligataire a pris acte et le rendement des emprunts d’Etat américains à 2 ans s’est tendu, à 3,62% contre 3,60% la veille.
Au-delà de la Fed, «je ne suis pas vraiment surpris par la petite vague de ventes» sur le marché actions, a expliqué Steve Sosnick, rappelant que le S&P 500 restait sur sept séances consécutives de gains.
La décision de la banque centrale américaine a déclenché une vague de prises de bénéfices.
Les grands noms des semi-conducteurs ont été particulièrement touchés, qu’il s’agisse de Nvidia (-1,92%), AMD (-1,68%) ou Intel (-3,26%).
A l’inverse, Apple, en difficulté depuis une semaine, a fini par rebondir (+1,80%).
Le groupe aérospatial Intuitive Machines a été mis en orbite (+38,33%) par l’annonce d’un contrat de cinq ans et 4,8 milliards de dollars avec la Nasa, portant sur la mise en place d’infrastructures permettant des voyages fréquents sur la Lune.
En début d’année, l’entreprise était parvenue à poser sur l’astre son module Odysseus, première sonde privée à atterrir sur la Lune.
Grâce à des résultats supérieurs aux attentes et à la confirmation de ses prévisions, le groupe agroalimentaire General Mills a gagné 0,68%.
Lesté par une importante dette et pénalisé par des ventes qui s’érodent, le célèbre Tupperware, dont le nom est passé dans le langage courant, a déposé le bilan. Plus coté depuis la clôture de lundi, le titre est resté suspendu mercredi.
US Steel a progressé (+1,52%) après que la décision du gouvernement américain sur le rachat de l’aciériste par son concurrent japonais Nippon Steel a été renvoyée après l’élection présidentielle.
Le président Joe Biden ainsi que les deux principaux candidats en lice, Donald Trump et Kamala Harris, ont manifesté publiquement leur hostilité à cette transaction.