USA: retour de l’inversion de la courbe des taux

AWP

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Le taux à 10 ans est passé sous celui à 2 ans peu avant 14h. Le taux de l’emprunt à 30 ans est lui tombé à son plus bas niveau historique.

Le taux d’intérêt sur les bons du Trésor américains à dix ans est passé temporairement mercredi sous celui des bons à deux ans, un phénomène connu sous le nom d’«inversion de la courbe des taux».

Ce mouvement, qui reflète la différence de rendement accordé par l’Etat américain aux investisseurs misant sur sa dette à court ou à long terme, est particulièrement redouté des marchés financiers car il est généralement l’indicateur avancé d’une récession.

L’inversion s’est produite vers 11H40 GMT, quand le taux à 10 ans est descendu juste sous celui du taux à 2 ans, autour de 1,62%.

Le taux de l’emprunt à 30 ans est lui tombé à son plus bas niveau historique, à 2,0139% vers 11H50 GMT.

La nouvelle a fait chuter les indicateurs de tendance de l’ouverture à Wall Street, qui pointe vers un début de séance en baisse de plus de 300 points pour le Dow Jones.

La Bourse de Paris s’est aussi enfoncée dans le rouge, perdant brièvement plus de 2%.

Alors que les Etats-Unis ont encore des taux positifs, la zone euro est dans «une situation inédite», avec des rendements obligataires négatifs qui flanchent de jour en jour et vont de record en record.

Le taux d’emprunt allemand à 10 ans, le Bund, qui fait référence sur le marché de la dette en zone euro, a touché un nouveau point bas historique mercredi descendant à -0,654%. Celui de la France a suivi le même schéma, atteignant -0,373%.

L’inversion de la courbe des taux aux Etats-Unis «n’entraîne pas automatiquement une récession à court terme. On peut rester plusieurs mois voire plusieurs trimestres dans une situation d’inversion de courbe sans que l’économie n’entre en récession», a analysé pour l’AFP Cyriaque Dailland, gérant diversifié chez Sanso IS.

«Il confirme cependant une phase de ralentissement de la croissance mondiale» et «augmente la probabilité de récession mais pas systématiquement à très court terme», a-t-il ajouté.

La guerre commerciale déclenchée il y a un peu plus d’un an par Donald Trump pour forcer la Chine à venir à la table de négociation et tenter de remédier aussi bien à un déficit commercial très important qu’à des pratiques commerciales que Washington juge déloyales, commence à peser sur le moral et les résultats de nombreux secteurs ainsi que sur la Bourse américaine.

C’est peut-être le fort recul des indices ces derniers temps face aux difficultés rencontrées dans les discussions avec la Chine qui ont convaincu le président américain de faire un geste d’apaisement mardi en retardant l’imposition de nouveaux tarifs douaniers punitifs sur toute un série de produits de grande consommation importés de Chine.

Les courbes de taux sont considérées comme «normales» quand les taux de rendement associés à un placement sont d’autant plus élevés que leur échéance est lointaine.

Comme prêter de l’argent à long terme est plus risqué qu’à court terme, les emprunteurs doivent offrir un rendement plus élevé aux investisseurs qui sont prêts à prendre des risques et à renoncer à la liquidité.

Dans le cas de la courbe inversée, les taux courts deviennent supérieurs aux taux longs.

Le marché des emprunts d’Etat américains donne généralement le la sur les marchés obligataires mondiaux, même si chaque grande zone géographique conserve ses spécificités.

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