La Bourse de Tokyo a terminé dans le rouge vendredi alors que le yen, valeur refuge, s’est renforcé après des rumeurs de nouveau limogeage au sein de l’administration Trump, quelques jours après le renvoi du chef de la diplomatie.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,58% (-127,44 points) à 21.676,51 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé de 0,40% (-6,97 points) à 1.736,63 points.

Sur l’ensemble de la semaine, le Nikkei a cependant gagné 0,97%, et le Topix 1,23%.

Sur le volet des changes, le yen s’est affermi au fil de la séance, un mouvement défavorable aux titres des sociétés exportatrices japonaises: le billet vert valait ainsi 105,87 yens au moment de la clôture, contre 106,30 yens en début de matinée et 105,95 yens jeudi à la clôture. L’euro a de son côté fléchi à 130,36 yens, contre 131,09 yens la veille.

La place tokyoïte avait démarré sur une note positive, soutenue par des statistiques américaines encourageantes, mais le climat a ensuite été assombri par un article du Washington Post rapportant que le président américain avait pris la décision de limoger son conseiller à la sécurité nationale, H.R. McMaster.

S’il se confirmait, ce départ s’ajouterait à une longue liste de proches collaborateurs qui ont quitté la Maison Blanche depuis l’arrivée de Donald Trump en janvier 2017, dont le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, et le conseiller économique Gary Cohn.

«Le marché a l’impression que tous ceux qui ont une volonté de coopération au niveau des relations internationales s’en vont», a commenté pour l’agence Bloomberg Takahisa Odaka, analyste de Nomura Holdings. Or «l’augmentation des frictions commerciales avec les autres pays est de nature à doper le yen, ce qui est négatif pour la Bourse japonaise», a-t-il souligné.

«Le niveau des 105 yens est encore acceptable mais si le dollar tombe en dessous, cela aura un gros impact négatif sur les actions», a estimé Shinichi Yamamoto, chez Okasan Securities, interrogé par l’AFP.

Du côté de l’actualité japonaise, les investisseurs continuent à surveiller les développements dans l’affaire de favoritisme qui touche le Premier ministre Shinzo Abe et son ministre des Finances Taro Aso. Du fait de ce scandale qui le contraint à rester au Japon pour s’expliquer devant le Parlement, ce dernier ne participera pas à une réunion du G20 Finances prévue la semaine prochaine en Argentine.

Sur le front des valeurs, le secteur électronique a été délaissé (Sony -1,37% à 5.371 yens, Panasonic -0,29% à 1.684 yens, Nintendo -0,10% à 48.990 yens), Toshiba faisant exception (+0,93% à 325 yens).

Dans l’automobile, la tonalité a été contrastée: Nissan a avancé de 0,13% à 1.123,5 yens, tandis que Toyota a reculé de 0,67% à 6.884 yens.