Polestar (Volvo Cars) prévoit d’entrer en Bourse à New York

AWP

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L’IPO du suédois évaluée à 20 milliards de dollars confirme la flambée des constructeurs électriques comme le champion Tesla.

A peine 10’000 voitures vendues l’an dernier, et une valeur boursière supérieure à celle de Renault: le suédois Polestar, qui a annoncé lundi sa future entrée en bourse pour un montant spectaculaire de 20 milliards de dollars (18,5 milliards de francs), confirme la flambée des constructeurs électriques comme le champion Tesla.

Les propriétaires de Polestar, le Suédois Volvo Cars et le Chinois Geely, vont prochainement l’introduire à la Bourse de New York, a annoncé la marque suédoise.

Ce petit concurrent européen de Tesla, qui compte aussi l’acteur Leonardo di Caprio parmi ses actionnaires, n’a commercialisé que deux modèles depuis sa création en 2017, et n’a vendu en 2020 que 10.000 de ses véhicules de luxe, fabriqués en Chine.

Cette valorisation considérable placerait la marque juste derrière un géant comme Nissan, et devant Renault, Tata Motors ou Subaru.

Le classement boursier des constructeurs automobiles est dominé par Tesla, avec une valorisation de plus de 767 milliards de dollars, loin devant Toyota et Volkswagen, pourtant premiers constructeurs mondiaux en nombre de véhicules.

La start-up américaine Lucid Motors et les Chinois NIO ou Xpeng se placent aussi en haut du classement, au coude-à-coude avec leurs ancêtres Ford, Ferrari ou Hyundai.

Mais la route est semée d’embûches pour certains de ces nouveaux constructeurs: le constructeur chinois Li Auto, qui avait récolté 1,1 milliard de dollars lors de son introduction au Nasdaq en 2020, a vu ses actions s’effondrer lors de son introduction en Bourse à Hong Kong en août 2021, sur fond de tour de vis réglementaire de Pékin contre la tech.

Aux Etats-Unis, le constructeur de pick-ups électriques Lordstown Motors a annoncé en juin qu’il n’avait pas suffisamment d’argent pour produire un véhicule à échelle commerciale. Son directeur général a démissionné quelques jours après, après la parution d’un rapport reconnaissant que l’entreprise avait fait des déclarations inexactes sur certaines pré-commandes.

«Il est vraiment plus difficile pour une petite entreprise de réussir» dans le secteur automobile «car les coûts fixes sont très élevés», remarque Jessica Caldwell du cabinet Edmunds.

Il faut non seulement disposer d’une grande usine mais aussi mettre en place toute une chaîne d’approvisionnement pour les nombreuses pièces d’un véhicule.

Une expansion fulgurante

De son côté, Polestar propose le «dynamisme d’une jeune entreprise» tout en profitant de «l’héritage industriel et de l’expertise de Volvo», a souligné lundi le patron de la marque Thomas Ingenlath devant des investisseurs.

«Les revenus de la combinaison doivent servir à financer des investissements significatifs dans les modèles et l’expansion des opérations et des marchés», a souligné Polestar dans un communiqué. La marque prévoit de faire des bénéfices à partir de 2023.

Polestar, ex-label sportif de Volvo Cars, est devenue une marque à part entière en 2017. Elle vise près de 290.000 ventes par an en 2025 et compte être présente dans 30 pays en 2023, ont souligné ses dirigeants.

Pour y arriver, Polestar prévoit de lancer une voiture par an: un SUV «luxueux et sportif» en 2022, la Polestar 3, puis la 4, une luxueuse berline. Elle compte s’appuyer sur des ventes en ligne et quelques concessions dans les métropoles, mais aussi sur le réseau après-vente de Volvo.

La marque n’est toutefois pas disponible en France, son logo à chevrons ressemblant trop à celui de Citroën.

Sa valorisation se fera via une fusion dans une société dédiée, Gores Guggenheim, contrôlée par deux fonds d’investissement américains.

La valorisation de 20 milliards de dollars correspond à trois fois le chiffre d’affaires visé en 2023 et 1,5 fois les ventes espérées en 2024, précise le groupe.

L’opération est prévue pour être achevée au premier semestre 2022 et la cotation est prévue au Nasdaq.

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