Les Bourses asiatiques ont tenté de rebondir mardi dans le sillage de Wall Street, dans des marchés restant cependant nerveux face au regain de tensions commerciales entre Washington et Pékin, tandis que le pétrole a poursuivi sa progression.
Incertitude sur les marchés
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a terminé en quasi-équilibre (-0,06% à 37’446,81 points) et l’indice élargi Topix en recul de 0,22% à 2771,11 points. Tous deux avaient évolué en hausse pendant une grande partie des échanges avant d’effacer leurs gains.
Sydney a en revanche gagné 0,63%, Taipei 0,59%. A Hong Kong, l’indice Hang Sheng grimpait de 1,45% à 23.495 points vers 04H00 GMT, tandis que celui de Shanghai prenait 0,43% au lendemain d’un jour férié.
Dans une nouvelle escalade de son offensive protectionniste, le président américain Donald Trump a annoncé que la surtaxe sur l’acier et l’aluminium passerait mercredi à 50%. Cela est susceptible de frapper durement les sidérurgistes asiatiques.
La Chine a, elle, déclaré lundi qu’elle «rejetait fermement» les accusations de Donald Trump selon lesquelles elle aurait violé un accord conclu le mois dernier visant à réduire les droits de douane que s’imposent mutuellement les deux premières économies du globe.
«L’incertitude persistante autour de la politique tarifaire de l’administration Trump continue de peser, alors que la tendance reste au renforcement du yen sur le marché des changes: un facteur défavorable pour les valeurs exportatrices», observe Kousuke Oka, de Monex Securities.
Dans ce contexte, les titres liés à l’automobile nippon ont souffert à Tokyo, comme Honda (-0,93%) ou Toyota (-0,59%).
A l’inverse, les valeurs des semi-conducteurs ont bondi sur le marché nippon, portées par les récentes performances du champion des puces Nvidia, à l’image d’Advantest (+2,63%) ou Disco Corp (+1,22%).
Le dollar stable face au yen
L’annonce du doublement des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium a favorisé une appréciation du yen face au dollar, les investisseurs privilégiant la devise japonaise comme valeur refuge face aux incertitudes économiques.
Le billet vert gagnait 0,10% face à la devise japonaise vers 04H00 GMT, à 142,79 yens pour un dollar.
Le Japon face au doute obligataire
Au Japon, une émission obligataire a concentré l’attention, avec la mise en vente de 2.600 milliards de yens (15,3 milliards d’euros) de titres à 10 ans: elle a suscité un appétit jugé correct par les analystes.
«Bien que cela soutienne le marché obligataire, il est peu probable que les rendements baissent rapidement», à l’approche d’une autre adjudication prochaine d’obligations à échéance 30 ans, a jugé Miki Den, de SMBC Nikko Securities, cité par Bloomberg.
Cette adjudication intervient dans un contexte de tension croissante sur le marché de la dette, après plusieurs enchères récentes marquées par un manque d’appétit des investisseurs et qui ont provoqué une envolée des rendement, attisant la fébrilité du marché.
Cette faible demande renforce la pression sur le gouvernement pour ajuster sa stratégie d’emprunt et apaiser les craintes liées à la soutenabilité de la dette publique, alors que les rendements à long terme restent sous surveillance étroite.
«La meilleure stratégie pour la Banque du Japon (BoJ) serait de maintenir un message fort sur de futures hausses de taux, afin d’éviter une nouvelle faiblesse du yen et de contenir les anticipations d’inflation», ont commenté les experts de MUFG.
Baril dopé par la géopolitique
Les cours du pétrole évoluaient à la hausse mardi, le marché étant soulagé que la hausse de production annoncée samedi par l’Opep+ ne soit pas plus élevée qu’anticipé, tout en restant attentif au conflit en Ukraine et aux pourparlers sur le nucléaire iranien.
Vers 04H00 GMT, le baril de WTI américain gagnait 0,50% à 62,83 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord 0,34% à 64,85 dollars.