Les taux obligataires se tendent avec la persistance de l’inflation aux USA

AWP

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L’emprunt à 2 ans américain atteint 4,65% ce vendredi, contre 4,57% jeudi à la clôture.

Les taux d’intérêt sur le marché obligataire sont remontés vendredi après un nouvel indicateur laissant présager que la banque centrale américaine puisse patienter avant de baisser ses taux directeurs, ce qui n’empêchait pas les indices boursiers de garder un relatif bon cap.

Aux Etats-Unis, et dans une moindre mesure en Europe, les taux d’intérêt se redressaient vivement après le rebond plus fort qu’attendu des prix de gros aux Etats-Unis, mesurant l’inflation côté producteurs, qui ont progressé de 0,3% sur un mois en janvier contre +0,1% attendu par les analystes.

L’emprunt à 2 ans américain, qui réagit avec le plus de sensibilité aux évolutions des anticipations sur la politique des banques centrales, atteignait 4,65%, contre 4,57% jeudi à la clôture.

Le taux de l’emprunt à 10 ans, qui fait référence, montait à 4,29%, contre 4,23% jeudi. En Europe, le taux allemand à même échéance se redressait aussi, passant de 2,36% à 2,40%.

C’est le deuxième signal de la persistance de l’inflation aux Etats-Unis en quelques jours, après une inflation qui a ralenti moins vite qu’attendu en janvier.

Cela peut pousser la Banque centrale américaine (Fed) à patienter encore quelques semaines de plus avant de commencer à baisser ses taux d’intérêt directeurs, son principal outil contre l’inflation.

Par ailleurs, la confiance du consommateur américain a continué de progresser en février.

«L’économie américaine, toujours en pleine effervescence, continue de surprendre (...) ce qui va de pair avec ce début d’année globalement haussier» sur les indices actions, explique Florian Ielpo, responsable macroéconomique de Lombard Odier AM.

Selon lui, «une désinflation en dents de scie s’accompagnant de meilleures saisons de bénéfices - tel pourrait bien être le sous-titre du premier semestre de 2024.»

Les indices boursiers ont résisté à ce vent contraire grâce notamment aux bons résultats d’entreprises.

En Europe, les Bourses de Francfort et Paris ont établi de nouveaux records en début de séance et ont terminé en hausse respectivement de 0,42% et de 0,32%. Londres a connu sa meilleure séance en trois mois (+1,50%), aidée par les banques et les matières premières. A Zurich, le SMI a gagné 0,23%.

Sur la semaine, les trois indices progressent entre 1% et 2%.

En Asie, la Bourse de Tokyo s’est hissée à un nouveau plus haut en 34 ans et Hong Kong a connu une troisième séance positive d’affilée.

La tendance était moins flatteuse à Wall Street, où les indices ont cédé du terrain: le Dow Jones a cédé 0,37%, le Nasdaq a lâché 0,82% et le S&P 500 a perdu 0,48%.

Natwest portée par les taux d’intérêt élevés

Le groupe bancaire britannique Natwest a bondi de 7,09%, porté par la nette hausse de son bénéfice comme de son chiffre d’affaires l’an dernier. Premier à avoir donné son résultat dans le secteur au Royaume-Uni, il entraînait d’autres entreprises dans son sillage, comme Lloyds (+3,90%) ou Barclays (+2,30%).

Autre secteur à faire monter la Bourse de Londres, les compagnies minières, portées par la remontée du prix de certains métaux. Antogafasta a pris 5,65%, Rio Tinto 3,51%, Anglo American 1,99%.

Coinbase profite de la montée du bitcoin

La plateforme d’échange de cryptomonnaies Coinbase s’est envolée de 8,84% après avoir annoncé la veille après la clôture des bénéfices largement supérieurs aux prévisions. Grâce notamment à une montée du bitcoin, son chiffre d’affaires trimestriel a grimpé à 954 millions de dollars contre 826 millions prévus par les analystes.

Vendredi, le bitcoin restait confortablement au-dessus des 50.000 dollars, seuil franchi lundi pour la première fois depuis décembre 2021. Il valait 51.882 dollars, en hausse de 1% sur la journée.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole sont restés dans le vert sur un marché toujours sensible aux développements géopolitiques et notamment aux possibles conséquences pour la Russie de la mort de l’opposant Alexeï Navalny.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a progressé de 0,73%, à 83,47 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a lui engrangé 1,48%, à 79,19 dollars.

Sur le marché des changes, l’euro grignotait 0,04% à 1,0776 dollar pour un euro.

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