Les marchés européens restent confiants et ignorent l’avertissement du patron de la Fed

AWP

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Vendredi, Paris prend 0,48%, Londres 1,01%, Francfort 1,12% et Milan 0,64%. En Suisse, le SMI progresse de 0,30%. Tous les indices ont enregistré des progressions sur la semaine.

Les bourses mondiales s’affichent globalement dans le vert vendredi, confiantes dans leur idée que le cycle de resserrement monétaire est terminé, malgré un avertissement du président la banque centrale américaine Jerome Powell.

Après un mois de novembre largement positif - le meilleur de l’année pour certains indices boursiers -, les bourses européennes ont entamé décembre du bon pied: Paris a pris 0,48%, Londres 1,01%, Francfort 1,12% et Milan 0,64%. En Suisse, le SMI a gagné 0,30%. Tous ces indices ont enregistré des progressions sur la semaine.

Après avoir réalisé leur meilleur mois depuis plus d’un an en novembre, les indices de Wall Street continuent dans leur lancée. Vers 17H05 GMT, le Dow Jones prenait 0,61%, le S&P 500 0,50% et le Nasdaq 0,31%.

Les marchés semblent ne pas s’inquiéter des dernières déclarations du président de la Réserve fédérale (Fed) américaine.

«Il serait prématuré de conclure avec certitude que nous avons atteint un niveau suffisamment restrictif, ou de spéculer sur le moment où la politique pourrait être assouplie», a déclaré Jerome Powell.

Il a cependant estimé que les taux d’intérêt directeurs sont bel et bien à un niveau restrictif actuellement.

Sur le marché obligataire, les taux des emprunts des Etats reculaient après le discours de Jerome Powell, en Europe comme aux Etats-Unis. Le rendement des Bons du Trésor américain à dix ans s’établissait à 4,25% vers 17H00 GMT contre 4,33% à la clôture de la veille.

Les marchés ont été portés en novembre par de nombreuses données qui ont montré que «la désinflation s’est accélérée au cours des derniers mois», ce qui a permis aux investisseurs d’anticiper «qu’il y aura assez vite des baisses de taux d’intérêt directeurs» des banques centrales, commente Valérie Rizk, économiste de Hugau Gestion.

Par ailleurs, «les pleins effets de notre resserrement ne se sont probablement pas encore fait sentir», a prévenu Jerome Powell.

L’économie américaine montre déjà des signes de ralentissement. L’activité manufacturière s’est notamment contractée en novembre, pour le treizième mois d’affilée, selon les données publiées vendredi par la fédération professionnelle ISM, un chiffre «qui va dans le sens d’un ralentissement» économique, souligne Valérie Rizk.

«En Europe, le ralentissement est déjà bien visible», ajoute-t-elle. En novembre, le déclin a été confirmé pour l’industrie, mais l’estimation finale de l’indicateur PMI a été un peu meilleure que l’estimation initiale pour la zone euro et certains pays comme la France.

La Chine dope les minières

L’activité manufacturière en Chine a progressé en novembre à son rythme le plus rapide depuis trois mois, selon un indice indépendant publié vendredi, à rebours des chiffres officiels qui traduisent une fragilité de la reprise économique chez le géant asiatique.

Cette nouvelle a donné un coup de fouet aux entreprises minières à Londres, qui dépendent beaucoup de la conjoncture économique en Chine. Anglo American a bondi de 7,89%, Antofagasta de 6,18%, Glencore de 3,60% et Rio Tinto de 3,70%.

Siemens Energy reprend des couleurs

Siemens Energy (+4,18%) a été recherché après l’annonce par Siemens (+1,30%), son actionnaire à 25%, de l’acquisition de 18% d’une co-entreprise en Inde avec Siemens Energy, pour un montant de 2,1 milliards d’euros. Cette transaction fait partie du plan de sauvetage d’un volume de 15 milliards d’euros dont va bénéficier l’énergéticien allemand pour se sortir de ses difficultés dans l’éolien terrestre.

Petite hausse du pétrole

Le pétrole progresse légèrement vendredi après la réunion des pays exportateurs de l’Opep+ et l’annonce de coupes de production volontaires supplémentaires de certains de ses membres, qui ont toutefois été accueillies avec scepticisme par les investisseurs car plus réduites qu’anticipé.

«A ce stade, les marchés retiennent que le ralentissement de la demande va prendre le dessus» par rapport aux coupes de production et peser sur les cours, estime Valérie Rizk.

Le baril de Brent prenait 0,31% à 81,13 dollars et celui de WTI 0,51% à 76,33 dollars, vers 17H00 GMT. Les deux cours sont en légère hausse sur la semaine.

L’euro reculait de 0,12% à 1,0875 dollar.

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