Les marchés européens observent d’un oeil inquiet le déconfinement

AWP

2 minutes de lecture

Paris et Madrid reculent de plus d’un pour cent. Londres et Zurich parvient à progresser.

Les Bourses européennes ont, pour la plupart, reculé lundi, la phase de déconfinement qui s’ouvre dans plusieurs pays du Vieux Continent suscitant des interrogations au moment où Allemagne, Chine et Corée enregistrent de nouveaux cas de contamination au coronavirus.

L’indice phare de la place parisienne, le CAC 40, a reculé de 1,31%.

Sur les autres places européennes, Francfort a lâché 0,73%, Madrid a perdu 1,63% et Milan 0,33%. Londres, qui rouvrait après un long week-end, a grappillé 0,06%. A Zurich, le SMI a fini sur un gain de 0,25%.

Nous assistons ce lundi à «une petite phase de consolidation» même si «le mouvement de baisse s’est fait dans des volumes qui sont assez faibles, sans beaucoup de conviction», commente auprès de l’AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

«Les catalyseurs sont les mêmes que ceux qui dominent depuis plusieurs semaines avec deux vents qui s’affrontent: ceux qui vont trouver positif le déconfinement des économies d’une part, de l’autre ceux qui vont avoir un regard un peu plus inquiet sur la possibilité d’avoir une deuxième vague alors qu’on voit qu’il y a une recrudescence des cas en Allemagne, en Chine, en Corée», ajoute-t-il.

Des dizaines de millions de Français et d’Espagnols ont commencé lundi à retrouver une partie de leur liberté de mouvement mais la crainte d’une deuxième vague reste entière au moment où le coronavirus resurgit en Corée du Sud et à Wuhan.

En Allemagne, qui a entamé son déconfinement le 20 avril, le seuil critique de 50 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants a été franchi dans trois cantons.

Les investisseurs font également face à «d’un côté des fondamentaux qui sont extrêmement négatifs», invitant à la prudence, «et de l’autre côté l’hypothèse d’une amélioration rapide de ces fondamentaux une fois les économies déconfinées», selon M. Tuéni.

Pour preuve, la production industrielle a diminué de près de 30% en mars en Italie, une «chute historique».

Sur le marché de la dette, les taux d’emprunt se sont un peu tendus en zone euro.

Arcelor Mittal plonge, l’aérien chavire

Côté valeurs, ArcelorMittal a plongé de 16,20% à 8,63 euros après avoir annoncé qu’il allait procéder à une augmentation de capital d’environ 2 milliards de dollars, selon Bloomberg.

L’agence de notation financière S&P Global Ratings a en outre revu lundi en baisse la perspective de la note à long terme «BBB-» du groupe à «négative», reflétant une «pression continue en lien avec des faibles conditions de marché».

A Paris toujours, l’aérien a souffert, à l’instar d’Air France-KLM (-3,32% à 4,07 euros), Airbus (-2,80% à 54,50 euros) ou encore Safran (-3,23% à 78,50 euros), dans le sillage de leurs homologues britanniques qui ont affiché lundi leur incompréhension face à la quarantaine annoncée par le gouvernement pour les voyageurs entrant au Royaume-Uni au moment où le secteur fait face à une crise historique.

De l’autre côté de la Manche, le groupe IAG, propriétaire de British Airways, s’est replié de 2,89% à 184,95 pence et EasyJet de 5,91% à 500,00 pence.

A l’inverse, Renault a avancé de 0,78% à 17,66 euros. Le gouvernement a vivement critiqué lundi la fermeture de l’usine Renault-Sandouville, obtenue en justice par la CGT, jugeant cette décision «mauvaise» pour l’industrie automobile française.

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a par ailleurs estimé lundi que les constructeurs automobiles français devaient relocaliser une partie de leur production, afin de recevoir en contrepartie des mesures d’aide pour surmonter leurs difficultés liées à la crise sanitaire.

A lire aussi...