Les Bourses européennes en repli après les annonces de la Fed

AWP

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Madrid a connu la plus forte baisse avec -1,44%. Londres a perdu 0,75%, Francfort 0,71%, Paris 0,64% et Milan 0,45%. A Zurich, le SMI a cédé 0,67%.
 

Les marchés européens ont tous terminé dans le rouge jeudi, dans une séance marquée par le discours du président de la Fed qui n’a pas surpris les investisseurs.

Madrid a connu la plus forte baisse avec -1,44%. Londres a perdu 0,75%, Francfort 0,71% et Paris 0,64% tandis que Milan était en repli de 0,45%. A Zurich, le SMI a cédé 0,67%.

Wall Street évoluait en ordre dispersé après l’ouverture de la séance. A 18h45 (16H45 GMT), l’indice vedette, le Dow Jones avançait de 0,39%, l’indice élargi S&P 500 de 0,19% mais l’indice à forte coloration technologique Nasdaq reculait de 0,39%.

«Il n’y a pas eu de réaction particulièrement positive au discours de Powell sur les marchés européens, même si la Fed a laissé la porte ouverte à une politique extrêmement agressive» sur le plan monétaire, estime David Madden, analyste de CMC Markets.

Si les annonces n’étaient pas forcément «attendues» par les marchés, elles étaient «dans l’air du temps» et donc pas complètement surprenantes, explique de son côté Alexandre Neuvy, responsable de la gestion privée chez Amplegest.

Priorité à l’emploi

Concrètement, la Fed pourrait laisser l’inflation rester au-dessus de l’objectif de 2,0% «pendant un certain temps» avant de devoir augmenter ses taux d’intérêt, a expliqué Jerome Powell, intervenant en vidéo à l’occasion de la réunion annuelle des banquiers centraux.

La Fed «cible désormais l’inflation sur une période: on peut avoir des pics d’inflation sans que cela n’entraîne une réaction immédiate», détaille M. Neuvy.

La Fed a également dressé le tableau d’une économie américaine «saine», mais où le chômage pourrait rester élevé pendant longtemps, en particulier dans les secteurs les plus durement affectés par la crise économique et qui emploient des personnes moins qualifiées, a averti M. Powell.

Il a assuré que l’institution devait «être aux côtés de ces personnes» pour «les soutenir et les aider à reprendre une vie professionnelle», même si cela pourrait prendre «plusieurs années».

Toutefois, «aucun nouvel outil spécifique n’a été annoncé», pointe Jack Janasiewicz, gérant de portefeuille pour Natixis Investment Managers, ce qui «laisse ouvert le débat sur les contraintes de la politique monétaire, alors que nous nous approchons du plancher [des taux] zéro.»

Le marché obligataire a été plus nerveux jeudi, étant en nette baisse avant le discours de Jerome Powell, avant de remonter assez brutalement lors de son intervention, puis de redescendre pour terminer proche des niveaux de clôture de la veille.

Le message de Powell «était peut-être un peu compliqué à lire pour certains opérateurs», qui ont pu réagir à l’évocation d’un taux d’inflation supérieur à 2%, estime à l’AFP Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis.

Dans le même temps, le marché des changes a aussi subi quelques secousses avec les variations du dollar avant de se stabiliser.

Parmi les valeurs du jour, en France, Bouygues a gagné 1,25% à 33,93 euros. Le groupe est tombé dans le rouge au premier semestre notamment en raison de l’arrêt des chantiers pendant la crise sanitaire, mais a assuré être redevenu rentable depuis.

A Londres, le géant de la publicité WPP a basculé dans le rouge au premier semestre avec une perte nette de 2,6 milliards de livres. Il estime toutefois avoir passé le plus dur au deuxième trimestre, tout en annonçant un retour du dividende, ce qui a fait grimper le titre de 6,47% à 664,40 pence. Dans son sillage en France, Publicis a gagné 2,42% à 30,44 euros.

A Francfort, le livreur de repas Delivery Hero, entré lundi au Dax à la place de Wirecard, a publié jeudi un bilan pour le premier semestre 2020 marqué par une perte opérationnelle malgré la hausse des ventes. Il a perdu 4,72% à 90,82 euros.

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