Les cours du pétrole hésitent mardi, évoluant au gré des bourses mondiales, car les investisseurs attendent de nouvelles évolutions dans les négociations sur la guerre en Ukraine et sur l’accord nucléaire entre l’Iran et les Etats-Unis.
Sans catalyseur particulier, «le prix du pétrole a largement suivi les marchés boursiers mondiaux depuis 24 heures», affirme Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.
Vers 09h20 GMT (11h20 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, perdait à 0,20% à 65,41 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, cédait 0,14% à 62,20 dollars.
Donald Trump a affirmé lundi que la Russie et l’Ukraine allaient «démarrer immédiatement des négociations en vue d’un cessez-le-feu» après son appel avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lequel n’a cependant pas consenti à un arrêt des combats sans conditions comme réclamé par Washington et Kiev.
«Aucune pression américaine n’est exercée sur la Russie pour qu’elle entame de véritables négociations, et tout porte à croire que Poutine continuera à faire traîner indéfiniment le processus», estime Arne Lohmann Rasmussen.
Les analystes ne s’attendent pas à de nouvelles sanctions américaines sur le pétrole de Moscou, car «Trump veut faire baisser le prix du pétrole», souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, ce qui implique une offre de brut importante.
La Russie fait partie des trois plus grands producteurs d’or noir au monde -avec les Etats-Unis et l’Arabie saoudite-, avec une production de plus de 9 millions de barils quotidiens selon les données de l’Agence internationale à l’énergie.
La semaine dernière, un vent d’optimisme concernant un potentiel accord sur le nucléaire entre l’Iran et les Etats-Unis avait fait baisser les cours du pétrole, mais le marché a depuis rétropédalé sur ses projections quant à l’issue des négociations.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a fait part mardi de son scepticisme. «Nous ne pensons pas que [les pourparlers actuels] aboutiront à quelque résultat que ce soit», a-t-il déclaré lors d’un discours à Téhéran, ajoutant que nier le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium était «une grosse erreur».
En cas de rupture des négociations, les Etats-Unis pourraient accentuer les sanctions contre le secteur pétrolier iranien dans le cadre de la «pression maximale» voulue par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.