Les cours du pétrole ont grimpé jeudi à la veille d’un long week-end où de nombreux marchés seront fermés vendredi et lundi, dans un contexte géopolitique de craintes de baisses de l’approvisionnement en provenance de plusieurs régions du monde.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a pris 1,61% à 87,48 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a gagné 2,23% à 83,17 dollars.
Depuis que le baril de WTI a de nouveau dépassé le seuil des 80 dollars en mars, «ce seuil agit comme un plancher alors qu’il était auparavant un plafond», a souligné Matt Smith de Kpler.
Les deux références mondiales profitent de problèmes d’approvisionnement ou de craintes de ruptures à travers le monde.
«Les perspectives de production et d’exportation de la Russie se sont progressivement dégradées en raison des frappes de drones ukrainiens», a notamment expliqué Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
L’Ukraine, confrontée à l’offensive russe depuis deux ans, a multiplié ses attaques contre la Russie ces dernières semaines en visant notamment des sites énergétiques.
«Les Ukrainiens réalisent qu’ils peuvent le plus toucher les Russes grâce à des attaques de drones et cela commence à se voir dans les chiffres d’exportation de diesel russe», a aussi noté Matt Smith.
L’analyste a souligné que «le contexte géopolitique mais aussi la volonté de l’Opep+ de maintenir ses coupes de production ont apporté du soutien aux cours du brut».
Concernant l’offre mondiale de brut, Tamas Varga évoque un «consensus solide sur le fait que les stocks mondiaux de pétrole s’épuiseront tout au long de l’année», étant donné que «la demande atteint des niveaux sans précédent» et que «l’Opep+ semble s’en tenir aux contraintes de production qu’elle s’est elle-même imposées, au moins jusqu’en juin».
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés dans l’alliance Opep+ tiendront une réunion technique le 3 avril de leur comité ministériel conjoint de suivi (JMMC).