Le pétrole en hausse, entre incertitudes géopolitiques et commerciales

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Le Brent termine sur un gain de 0,33% à 74,03 dollars et le WTI finit sur une progression de 0,39% à 69,92 dollars.

Les cours du pétrole ont terminé en petite hausse jeudi, pris dans des vents géopolitiques contraires, et dans l’attente de nouvelles informations sur la politique commerciale américaine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a gagné 0,33% à 74,03 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois a pris 0,39% à 69,92 dollars.

Des «événements géopolitiques contradictoires se déroulent en ce moment», résume auprès de l’AFP Robert Yawger, de Mizuho USA.

Les États-Unis ont certes «conclu des accords avec l’Ukraine et la Russie pour désamorcer les attaques contre les infrastructures énergétiques», un facteur de baisse des prix du pétrole, note John Plassard, analyste chez Mirabaud.

Mais l’Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusées jeudi d’avoir violé ce fragile accord.

L’artillerie russe a tiré jeudi sur la ville de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, privant d’électricité la plupart de ses habitants et faisant deux morts, a accusé un haut responsable ukrainien auprès de l’AFP.

Ce bombardement «ne semblait pas viser le secteur de l’énergie mais celui-ci a été touché», a expliqué ce responsable, s’exprimant sous couvert d’anonymat.

Plus tôt, le ministère russe de la Défense avait accusé l’Ukraine d’avoir visé trois installations énergétiques en Russie et en Crimée, une péninsule ukrainienne annexée, ce que Kiev avait démenti dans la foulée.

Côté baissier, «il y a des inquiétudes quant à la destruction de la demande due aux droits de douane», selon M. Yawger.

Le président américain Donald Trump a annoncé début mars la mise en place à compter du 2 avril de droits de douane dits «réciproques», qui doivent s’inscrire dans la durée.

Ces droits de douane visent à taxer les produits provenant d’un pays et entrant aux Etats-Unis au même niveau que le sont les produits américains entrant dans ledit pays.

Donald Trump a par ailleurs annoncé mercredi des droits de douane supplémentaires de 25% sur les automobiles qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis, à partir du 2 avril.

Si les surtaxes et les sanctions peuvent soutenir les prix du pétrole à court terme, «lorsqu’ils freinent la croissance, ils impactent également la demande de pétrole» et donc les prix, avait déjà expliqué Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.

En outre, «138.000 barils par jour de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) vont bientôt arriver sur le marché», relève M. Yawger.

L’Opep+ avait annoncé début mars le retour de 120.000 barils quotidiens supplémentaires produits pendant 18 mois, auxquels il faut additionner une dérogation spéciale accordée par le cartel aux Emirats arabes unis. En avril, le groupe ajoutera donc 138.000 barils quotidiens sur le marché.

«Tout cela se produit dans un marché que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) considère comme excédentaire, de 600.000 barils par jour», conclu l’analyste de Mizuho USA.

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