Les cours du pétrole ont pris de la hauteur jeudi, soutenus par la baisse marquée du taux directeur de la banque centrale américaine (Fed) et un retour de l’appétit pour le risque.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s’est apprécié de 1,67%, pour clôturer à 74,88 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en octobre a lui pris 1,47%, à 71,95 dollars.
«On assiste au grand retour de l’appétit pour le risque», a commenté Bart Melek, de TD Securities, mouvement lié à la décision de la Fed de frapper fort mercredi et d’abaisser son taux directeur d’un demi-point alors que beaucoup n’attendaient qu’un quart de point.
«On s’attend à une série de réductions de taux significative, ce qui va améliorer le paysage pour la demande de pétrole», a poursuivi l’analyste.
Après un plus bas depuis 16 mois, le WTI a regagné en une semaine près de 10%.
Outre la communication de la Fed et un rebond technique, il a aussi pu compter sur le regain de tension au Moyen-Orient.
Le chef du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah, Hassan Nasrallah, a promis jeudi une riposte «terrible» aux récentes attaques qu’il a attribué à Israël.
Une vague d’explosions de bipeurs appartenant à des membres du mouvement, mardi, puis une seconde qui a détruit des talkies-walkies, mercredi, ont causé, au total, la mort de 37 personnes et fait près de 3.000 blessés.
Si Israël n’a pas commenté ces événements, selon plusieurs médias américains, l’Etat hébreu est bien à l’origine de ces explosions.
Si ni le Liban ni Israël ne sont d’importants producteurs de pétrole, le Hezbollah «est soutenu par l’Iran», rappelle Bart Melek. Or, la production de la république islamique a atteint, en août 3,4 millions de barils par jour, selon l’Agence internationale de l’Energie (AIE).
Malgré la récente remontée de l’or noir, Mark Waggoner, d’Excel Futures, voit le brut s’essouffler à court terme.
«La baisse de valeur du dollar (liée à la réduction des taux de la Fed) va aider le pétrole, mais c’est le rapport entre offre et demande qui va l’emporter» et mettre les cours sous pression, selon l’analyste.
Le marché s’attend, en effet, à une surabondance de brut en 2025, faute d’accélération de l’économie chinoise notamment.