La hausse des taux d’intérêt obligataires plombe les marchés européens

AWP

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Paris subit sa pire séance depuis début janvier, reculant de 1,52%. Francfort lâche 1,10%, Milan 1,47% et Londres 0,86%. A Zurich, le SMI abandonne 0,51%.

Les marchés boursiers reculent nettement mercredi, pénalisées par une hausse des taux d’intérêt obligataires qui sert de déclencheur à des prises de bénéfices.

A Wall Street, la crainte que les taux d’intérêt demeurent élevés plus longtemps que prévu pèse sur les indices: vers 15H50 GMT, le Dow Jones perdait 0,88%, le Nasdaq 0,37% et le S&P 500 0,57%.

En Europe, les indices boursiers ont terminé en forte baisse: Paris a connu sa pire séance depuis début janvier, reculant fortement de 1,52%, Francfort a perdu 1,10%, Milan 1,47% et Londres 0,86%, selon les chiffres définitifs. A Zurich, le SMI a abandonné 0,51%.

Ils ont accentué leur repli au cours de la séance après la publication d’un rebond de l’inflation en Allemagne en mai.

L’indice des prix à la consommation harmonisé, qui sert à calculer l’inflation globale de la zone euro, est ressorti à 2,8%, un peu plus qu’anticipé par les analystes sondés par Factset et bien au-dessus du chiffre du mois d’avril (2,4%).

«Les marchés continuent de digérer les chiffres d’inflation» publiés depuis le début de l’année et qui leur ont fait modifier leurs anticipations de baisses de taux, souligne Vincent Juvyns, membre de l’équipe stratégie de JPMorgan AM.

Les investisseurs attendent en effet bien moins de baisses des taux directeurs des banques centrales pour 2024 qu’en début d’année.

Vincent Juvyns ajoute que les chiffres d’inflation en Allemagne sont venus s’ajouter à l’accueil mitigé fait aux dernières émissions d’obligations du Trésor américain, avec pour conséquence une remontée des taux d’intérêt sur le marché obligataire.

Le rendement de l’emprunt des Etats-Unis dix ans atteignait 4,61% vers 15H45 GMT, contre 4,55% mardi, et celui de l’Allemagne à même échéances 2,68%, contre 2,59% mardi. Les taux d’intérêt de l’Allemagne et de la France à dix ans se situent au plus haut depuis novembre.

Une confiance des consommateurs américains plus forte qu’attendu et des propos stricts d’un membre de la Réserve fédérale (Fed) américaine sont encore d’autres éléments qui poussent les investisseurs à la prudence sur les actions.

«Toute excuse est bonne pour prendre ses bénéfices», estime Vincent Juvyns.

Mardi, le président de la Fed de Minneapolis Neel Kashkari a estimé qu’aucun membre de la Fed «n’avait totalement exclu la possibilité d’une hausse des taux», a souligné Chris Low de FHN Financial.

Vendredi seront publiés les chiffres de l’inflation de mai en zone euro et la mesure d’inflation préférée de la Réserve fédérale (Fed), l’indice PCE.

Turbulences dans l’aérien

La compagnie aérienne American Airlines a abaissé ses prévisions financières pour le deuxième trimestre et voyait son action plonger en piqué (-14,69%), entraînant à la baisse la plupart des compagnies aériennes mais aussi de croisières.

A New York, Delta Airlines cédait 1,71%, United Airlines 0,71%, Southwest Airlines décrochait de 6,11%. Les croisières Carnival glissaient de 4,25% et Norwegian Cruise Line de 1,69%.

A Paris, Air France-KLM a perdu 3,54%. Lufthansa 2,75% à Francfort et IAG 2,76% à Londres.

Royal Mail livré à Kretinsky

Le conseil d’administration d’International Distributions Services (IDS), maison mère de l’opérateur postal britannique en difficulté Royal Mail, a annoncé mercredi avoir accepté une offre ferme de rachat à 3,6 milliards de livres (4,2 milliards d’euros) formulée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Le titre de IDS a bondi de 4,30% à Londres, pour terminer à 335 pence, soit en dessous du prix de l’offre de rachat fixé à 370 pence par action.

Rheinmetall droit obus

Le fabricant d’armement Rheinmetall (-1,64%) a annoncé mardi la signature d’un contrat de sponsoring avec le club de football coté du Borussia Dortmund (-0,12%), finaliste samedi de la Ligue des champions, pour un montant non dévoilé.

Le dollar solide

Sur le marché des changes, le dollar gagne du terrain (+0,42% face à l’euro à 1,0811 dollar pour un euro), soutenu par les incertitudes autour de la politique monétaire américaine.

Sur le marché du pétrole, les prix reculent vers 15H45 GMT. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, valait 83,54dollars (-0,81%) et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, reculait de 0,64% à 79,32 dollars.

Le bitcoin baissait de 1,26%, à 67.383 dollars. 

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