Les bourses mondiales évoluaient dans le rouge vendredi, crispées par le ton musclé adopté récemment par la banque centrale américaine au sujet de l’inflation aux Etats-Unis.
En Europe, Paris a fini la séance en recul de 0,58%, Francfort de 0,27% et Milan de 0,48%. Londres a fini à l’équilibre (-0,09%). A Zurich, le SMI a perdu 1,33%.
Vers 17H00 GMT, à Wall Street, le Dow Jones abandonnait 0,74%, l’indice Nasdaq perdait 2,18% et l’indice élargi S&P 500 baissait de 1,30%.
Les marchés sont nerveux après une intervention jeudi soir du président de la Fed, Jerome Powell, qui a semblé raffermir son discours face à la dynamique de hausse des prix aux Etats-Unis.
«L’inflation se rapproche beaucoup plus de notre objectif de 2% à long terme, mais elle n’y est pas encore. Nous nous engageons à terminer le travail», a-t-il assuré, alertant sur «une trajectoire parfois cahoteuse» à prévoir, lors d’une conférence à Dallas (Texas).
L’indice des prix à la consommation a accéléré aux Etats-Unis en octobre, selon des chiffres publiés mercredi, se hissant à un niveau plus élevé que prévu, à 2,6% sur un an.
Quant à l’économie, elle «n’envoie pas de signaux qui nous pousseraient à nous hâter pour abaisser les taux», a ajouté le banquier central.
Les ventes au détail, un indicateur de la consommation des ménages publié vendredi, ont grimpé de 0,4% sur un mois en octobre, illustrant la vigueur de la première économie mondiale, amoindrissant la nécessité de baisse de taux.
Après ces propos, les marchés anticipent que la banque centrale abaissera ses taux moins que prévu dans les prochains mois, ce qui plombe les actions.
«Il n’y a aucun signal de danger sur l’économie, bien au contraire. Cela n’est donc pas étonnant que la Fed modère son assouplissement monétaire», résume François Rimeu, stratégiste chez Crédit mutuel Asset Management.
A cela s’ajoutent les craintes du caractère inflationniste du programme de Trump, qui prévoit notamment une hausse des tarifs douaniers et des baisses massives d’impôts aux entreprises dans la première économie mondiale qui devraient accroître le déficit.
Dans ce contexte, les taux d’intérêt de l’emprunt américain atteignaient 4,46% vers 17H00 GMT, contre 4,43% la veille en clôture.
Pharmaceutiques et communication s’enrhument
Les actions de grands groupes pharmaceutiques spécialisés dans les vaccins ont décroché vendredi, dans la foulée de la nomination probable au ministère de la Santé des Etats-Unis de Robert F. Kennedy Jr, notoirement sceptique vis-à-vis des vaccins.
Vers 14H40 GMT, à Wall Street, Pfizer chutait de 4,55%, Moderna de 7,92% et Merck perdait 2,29%.
Le laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic, qui fabrique le vaccin contre le mpox, s’est effondré de 17,43% à Copenhague. Le français Sanofi a abandonné 3,27% et le franco-autrichien Valneva 6,84%. Astrazeneca a lâché 3,05% et GSK 3,88%.
Les grands groupes mondiaux de la communication, dont les groupes pharmaceutiques sont d’importants clients, ont eux aussi plongé. A Wall Street vers 17H00 GMT, Omnicom (-6,68%), IPG (-5,75%) et Ziff Davis (-4,00%) s’enfonçaient.
A Paris, le géant Publicis a reculé de 5,42%.
Evotec tonique
La société allemande de biotechnologies Evotec (+21,32%), en difficulté, a confirmé jeudi soir avoir reçu une offre d’intérêt non contraignante de la société américaine concurrente Halozyme Therapeutics pour un rachat, proposant 11 euros par action.
Le pétrole dans le rouge
Les cours du pétrole ont reculé sur fond de consommation chinoise atone.
Les deux références mondiales du brut perdaient du terrain vers 14H30 GMT, le Brent de la mer du Nord cédant 0,95% à 71,87 dollars le baril et son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) perdant 1,04% à 67,98 dollars le baril.
Sur le marché des changes, le dollar reculait légèrement (-0,16%) face à la monnaie unique, à 1,0537 dollar pour un euro.
Côté cryptomonnaies, le bitcoin évoluait à 89.391 dollars vers 16H50 GMT, prenant 1,33% après avoir culminé à plus de 93’000 dollars plus tôt dans la semaine, un nouveau record historique.