Jane Fraser, le choix de la continuité chez Citi

Morningstar

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La nouvelle patronne de la banque américaine ressemble en de nombreux points à son prédécesseur.

Citigroup a annoncé que Jane Fraser, présidente de Citi et responsable de la division Global Consumer Banking, succèderait au PDG actuel Michael Corbat en février 2021.

Fraser partage certaines similitudes avec Corbat, en ce sens qu'elle a beaucoup bougé dans la banque et a aidé à redresser et à redynamiser les unités ayant des problèmes potentiels.

Corbat a acquis une grande expérience au cours de son mandat à la tête de l'unité «bad bank» de Citigroup, Citi Holdings. Tout au long de son séjour chez Citigroup, Corbat a contribué à réduire les opérations de la banque, à réduire les coûts, à fermer des succursales et à travailler sur une série de désinvestissements.

Nous pensons que la banque a fait beaucoup de progrès sous la houlette de Corbat, et Corbat a largement tenu ses promesses.

Citigroup est aujourd'hui une banque plus sûre et plus stable grâce à ses efforts. Corbat a occupé divers postes à travers le monde pendant son passage chez Citigroup, et Fraser n'est pas différente de ce point de vue.

Elle possède une expérience en Europe, en Amérique latine et aux États-Unis, et elle a travaillé dans plusieurs segments d’activité au sein de la banque, y compris la gestion de patrimoine, les services bancaires hypothécaires, les services aux consommateurs et la banque commerciale.

Nous aimons sa vaste expérience chez Citigroup et le fait qu'elle a entrepris des projets difficiles qui couvrent les diverses opérations de Citi.

Nous pensons qu'elle devrait être à même pour la route à suivre, et il sera intéressant de voir si elle peut atteindre la dernière série d'objectifs que la direction avait en place avant que la crise du coronavirus n'interrompe les progrès de Citi.

Notre analyse de Citigroup en résumé

Citigroup est devenu une banque plus petite, plus ciblée et recapitalisée, ce qui devrait lui permettre de dégager de meilleures performances opérationnelles au cours des prochaines années.

La banque devrait dépasser son objectif initial de 60 milliards de dollars de retour de capital sur trois cycles d'analyse et d'examen approfondis du capital («CCAR  jusqu'en 2020), pouvant probablement racheter près de 10% de ses actions pendant une autre année.

Citi vise également 2,8 milliards de dollars d'économies de coûts et une croissance à deux chiffres du bénéfice par action (BPA) au cours de la même période, ce qui devrait entraîner une amélioration constante du rendement des capitaux propres.

Citigroup est toujours la franchise la moins performante des Big Four (du point de vue du rendement des capitaux propres tangibles), et nous ne voyons pas cela changer. Cependant, nous pensons que les actionnaires de la banque devraient pouvoir dormir plus tranquillement au cours de la prochaine décennie, et si la banque prouve qu'elle peut gérer un ralentissement, ils devraient être récompensés.

À notre avis, la présence véritablement mondiale de Citigroup différencie la banque de tous ses pairs basés aux États-Unis.

Avec des revenus importants provenant d'Amérique latine et d'Asie, la banque est prête à accompagner la croissance de ces économies au cours de la prochaine décennie. En raison de sa large empreinte géographique, Citigroup devrait rester une banque de choix pour les entreprises mondiales, grâce à sa capacité à fournir une variété de services au-delà des frontières.

Les économies en développement devraient offrir une combinaison attrayante de marges élevées et de croissance rapide du crédit au fil du temps, surtout en comparaison avec les taux bas et la baisse de l'endettement que nous voyons persister aux États-Unis et dans d'autres économies occidentales au cours des prochaines années.

Du côté des points négatifs, il est encore difficile de voir comment certaines des lignes d'activités de Citigroup s'articulent. Nous ne voyons pas de création de valeur matérielle en ayant plusieurs franchises de vente au détail dans différents pays, ce qui est le cas pour Citi, avec des opérations matérielles aux États-Unis, en Amérique latine et en Asie.

Sans surprise, la franchise de consommation mondiale de la banque a sous-performé ses pairs. Citigroup reste sans doute le plus complexe des quatre autres grandes banques américaines.

Dans l'ensemble, la banque continue d'être sur la voie de l'amélioration des rendements et de l'efficacité, mais nous ne nous attendons pas à ce qu'elle rattrape la performance opérationnelle de ses pairs.

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