Gonet: l'actualité des marchés au 7 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

4 minutes de lecture

Wall Street fermée (Labor Day), Eurostoxx +1,05%, SMI +0,63%.

Wall Street en congé pour la journée du travail, c’est quelque peu orphelines que les places financières européennes débutent cette estivale semaine de septembre. Orphelines, vraiment? pas tant que ça en fait, le future de l’indice S&P500 (SPX) progresse de 0,3% sur la journée, les bulls gardent fermement le contrôle, même un jour de congé. Revenons au vieux continent et ses indices, portés hier par les valeurs technologiques, on continue d’espérer dans les salles de marchés que les taux d’intérêts vont rester bas pour une durée prolongée. À ce propos, soyez connectés jeudi après le déjeuner, Christine Lagarde s’exprimera juste après que la BCE ait annoncé sa décision sur les taux d’intérêts. Personne ou presque ne s’attend à un mouvement sur les taux, en revanche les propos de Madame Lagarde seront écoutés et décortiqués fort attentivement par tout un chacun, désireux de se faire une meilleure idée quant au calendrier de ralentissement du flux de liquidités. Le consensus du marché est que la BCE réduira ses achats mensuels d'obligations de 80 milliards d'euros à environ 50-60 milliards d'euros. La poussée de l'inflation à 3% en août a accru la pression sur la banque centrale pour qu'elle réduise ses mesures de relance d'urgence, mais l'augmentation des infections Covid à l'approche des mois d'hiver pourrait encore inciter l’institut d’émission à patienter jusqu'en décembre. Si la BCE réduit le rythme de ses achats d'actifs, elle devrait insister sur le fait qu'elle dispose de la flexibilité nécessaire pour les relancer.

Cette rentrée 2021 est dominée par les banques centrales. Le rapport américain sur l’emploi publié vendredi a marqué les esprits et ravivé l’espoir d’une poursuite de la politique accommodante de la Fed, tout en faisant prononcer à quelques-uns l’affreux mot de stagflation, une stagnation de la croissance accompagnée d’inflation, le cauchemar de tout banquier central. Dans ce contexte, nous suivrons de près les minutes du dernier FOMC ce mercredi, en gardant en tête que le dernier rapport sur l’emploi n’était pas sorti alors. La prochaine réunion de la Fed se tiendra le 22 septembre.

Revenons au marché européen des actions. En termes de secteurs, la technologie grimpe de 1,63% et mène le bal. Hormis l’immobilier, la construction et les utilities, tous les secteurs de l’indice Stoxx600 terminent leur séance en territoire positif. Je note que le secteur du luxe se distingue particulièrement. En Norvège, le groupe Norsk Hydro grimpe de 3,3% suite au putsch en Guinée, qui a propulsé le cours de l’aluminium à un plus haut depuis mai 2011.

Le dollar tente tant bien que mal de ne plus glisser mais on sent bien que le billet vert n’y est pas, les statistiques macro-économiques lui font du mal, tout comme l’appétit au risque ambiant, qui éloigne les investisseurs de la principale valeur refuge au monde. De plus l’euro semble prêt à décoller, Christine Lagarde appuiera peut-être sur le bouton jeudi… La paire eur/usd traite à 1,1865 ce matin. Sur le front des taux obligataires, le rendement de l’emprunt US à  10 ans monte légèrement à 1,35%. Le pétrole traite un peu en-dessous des 70 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or ne parvient toujours pas à casser sa résistance de 1830 dollars par once, le métal jaune traite à 1816 dollars ce matin.

Big Up à l’indice japonais Nikkei 225, qui gagne 6,5% depuis le 1er septembre, la démission du premier ministre Suga n’y est pas étrangère, la proposition du candidat à son poste Kishida de déployer un plan de soutien à l’économie de 270 milliards de dollars non plus. L’indice se paie le luxe de revenir à 30'000 points en séance, pour clôturer légèrement en-dessous.

Ça ne va pas éclairer votre journée de trading, mais sachez que Apple, Alphabet, Amazon et Facebook, qui pèsent 7300 milliards de dollars à elles quatre, sont désormais plus grosses que les 2187 firmes combinées qui composent l’indice japonais Topix…

On reste en Asie avec un message fort de paix envoyé par Pékin, sous la forme de 19 bombardiers nucléaires et avions de chasse envoyés dans l'espace aérien de Taïwan pour des exercices de guerre «d'invasion», suscitant des craintes de troisième guerre mondiale (the-sun.com).

La reprise économique du Royaume-Uni résistera à une hausse automnale des nouveaux cas de Covid, rapporte le FT, citant des économistes et des épidémiologistes. En Écosse, les cas ont grimpé à plus de 7000 par jour pour la première fois, mettant les hôpitaux sous pression, selon le Times. Les ministres du G20 conviennent de fournir une aide financière et des vaccins aux pays les plus pauvres, selon Xinhua. Au Japon, une troisième personne ayant reçu un vaccin Moderna provenant d'un lot contaminé serait décédée le mois dernier.

Goldman Sachs ramène de 6 à 5,7% ses prévisions de croissance du PIB américain pour cette année, évoquant un «chemin plus difficile» pour le consommateur américain dans le contexte de l'émergence du delta. L'économiste Ronnie Walker écrit que l'affaiblissement du soutien fiscal et les perturbations continues de la chaîne d'approvisionnement auront un impact négatif, mais que la croissance plus faible se traduira par une reprise plus marquée l'année prochaine. La banque New Yorkaise relève ses prévisions pour 2022 à 4,6% contre 4,5%.

L'indice ZEW, qui prend le pouls des financiers allemands, sera publié à 11h00. Ce matin, la Chine a annoncé des chiffres supérieurs aux attentes au niveau de ses exportations et de ses importations. La banque centrale australienne a pour sa part maintenu ses taux et sa politique monétaire inchangés. Rien de particulier à suivre aux Etats-Unis aujourd’hui.

Richemont: SBG Securities passe de vendre à conserver en visant 114 francs. Geberit: Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 710 à 723 francs. Roche: UBS reste neutre avec un objectif de cours relevé de 345 à 350 francs. Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 400 à 415 francs. Swatch: SBG Securities passe de conserver à acheter en visant 354 francs. Ryanair tourne le dos au B737MAX de Boeing après des mois de tractations et un désaccord sur le prix. Partners Group confirme ses objectifs après des semestriels doublés. La filiale Medmix de Sulzer va entrer en bourse le 30 septembre. Adecco s'offre le français Qapa. Porsche (Volkswagen) évoque une demande «énorme» pour son Taycan électrique.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en hausse. Tokyo progresse de 0,86% à la cloche, Hong Kong avance de 0,97%, Shanghai gagne 1,54% alors que Séoul recule de 0,50%. Le future SPX grappille 6 points et l’Europe est indiquée autour de l’équilibre à l’ouverture de 9 heures.

C'est une première! Le Salvador devient ce mardi 7 septembre le premier pays au monde à autoriser le bitcoin comme monnaie légale, à côté du dollar américain, en dépit des fortes réticences au sein de la population et des critiques d'économistes et d'organismes financiers internationaux. «Demain (mardi), pour la première fois dans l'histoire, tous les yeux seront braqués sur le Salvador», claironne hier dans un tweet le président Nayib Bukele, en annonçant dans la foulée que le pays avait acheté ses premiers 200 bitcoins. Pour le chef de l'Etat, le bitcoin permettra aux Salvadoriens d'économiser 400 millions de dollars de frais bancaires lors des envois d'argent par la diaspora, notamment installée aux Etats-Unis, qui représentent 22% du PIB du pays. Cependant, plus des deux-tiers des 6,5 millions de Salvadoriens s'opposent pour la première fois à une décision du très populaire président Bukele et disent dans deux sondages distincts vouloir continuer à utiliser exclusivement le dollar américain, la monnaie légale du Salvador depuis 20 ans (source: Capital.fr). Le bitcoin traite à 52'500 dollars ce matin.

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