Wall Street apprécie les statistiques économiques du jour et termine en hausse. L’indice S&P500 (SPX) atteint un nouveau record historique à la cloche. L’économie des Etats-Unis a crû de 6.4% au premier trimestre, elle s’approche de sa taille d’avant la pandémie. Les demandes hebdomadaires d’allocations chômages quant à elles reculent à leur plus bas niveau depuis le début de la crise en février 2020. Alors certes, les économistes s’attendaient à légèrement mieux mais on prend, la direction est la bonne, c’est ce qui compte. En parallèle, le marché ronronne d’aise en ressassant les paroles de Jerome Powell de mercredi soir. La Fed est toujours là, qui veille jalousement sur le robinet de liquidités afin que ce dernier reste grand ouvert et pour encore un bon moment. Et pour ne rien arranger au moral des ours (bears), Joe Biden est en si bonne forme qu’il veut dépenser encore plus d’argent, cette fois-ci pour les familles américaines. On parle tout de même d’un plan de 1800 milliards de dollars, qui vient s’ajouter au premier plan de relance de 1900 milliards de dollars. En tout et pour tout, si l’on additionne le nouveau plan d’infrastructure et celui des familles, on arrive à environ 4'000 milliards…Les statistiques économiques d’hier montrent par ailleurs que les dépenses des consommateurs américains ont décollé au premier trimestre. Ce n’est pas étonnant, le sentiment général s’améliore au fil de l’évolution de la vaccination et les ménages sont assis sur des montagnes d’épargne, qu’ils n’ont pu dépenser au plus fort de la pandémie. Et comme la Fed martèle que le retour de l’inflation ne sera que provisoire, le tapis rouge est déroulé pour les taureaux (bulls), comment donc être baissier dans un tel environnement?

Pour en revenir au marché, les volumes d’échanges repartent quelque peu et dépassent la barre des 10 milliards de titres traité sur le NYSE. On continue de digérer les résultats de sociétés au premier trimestre, qui sont globalement excellents, ce qui ne devrait étonner personne tellement l’effet de base est désastreux. Le Dow Jones est particulièrement recherché, on achète des actions dites de qualité telles que Nike, JP Morgan, United Health, Home Depot ou encore Chevron. Du côté obscur de la cote, hier on retrouve les actions «work from home», les petites capitalisations et les titres du cloud. Bref, le marché continue d’effectuer des rotations, dans tous les sens, c’est à s’y perdre… Le SPX poste donc son 25^e record historique cette année, ce qui veut dire qu’il a atteint un niveau inexploré en clôture toutes les trois séances, ça laisse songeur… Notons enfin qu’Apple termine la journée autour de l’équilibre, malgré ses résultats stellaires, alors que Facebook, qui a aussi publié d’excellents chiffres, décolle de 7,3% et se rapproche de la barre des 1'000 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Dans ce contexte de chasse aux rares ours encore en vie, la volatilité ne recule pas, l’indice VIX progressant de 1,9% à 17,61, ce qui est plutôt bon signe et nous indique que des intervenants se protègent. L’absence d’une complaisance totale est probablement bonne pour le marché, qui semble ne pas totalement baisser la garde.

Après la clôture, Amazon publie ses résultats trimestriels qui montrent que la pandémie continue à faire grimper ses recettes à un rythme effréné. Le géant du commerce électronique annonce une augmentation de 44% de son chiffre d'affaires, à 108,5 milliards de dollars, et un bénéfice de 15,79 dollars par action, qui dépassent tous deux largement les attentes. Et il n'y a pas de répit en vue, la société prévoyant des ventes supérieures au consensus pour la période en cours également. Le titre grimpe de 3,1% dans les échanges après-bourse.

Au chapitre du virus, les cas mondiaux ont dépassé les 150 millions, l'Inde restant l'épicentre. Le Brésil a enregistré plus de décès au cours des quatre premiers mois que pendant toute l'année 2020. Un vaccin fabriqué par un fabricant de médicaments japonais pourrait être approuvé dès cette année. Le CEO Ugur Sahin est «confiant» dans le fait que le vaccin de BioNTech sera efficace contre la variante identifiée pour la première fois en Inde, selon CNBC. Hong Kong a découvert un cas de virus local dont la source est inconnue. La ville de New York s'apprête à rouvrir complètement ses portes le 1^er juillet.

Séance riche en indicateurs macroéconomiques aujourd’hui avec notamment les PIB du T1 de la France (+0,4%, meilleur que prévu), de l'Allemagne (10h00) et de la zone euro (11h00). Aux Etats-Unis, les revenus et dépenses des ménages (14h30), l'indice PMI de Chicago et l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan (16h00) sont au programme. La production industrielle japonaise de mars a progressé de 2,2%, alors que le consensus attendait une contraction. L'indicateur PMI manufacturier chinois officiel d'avril est un peu décevant, à 51,1 contre 51,8 attendu.

BNP Paribas annonce un bénéfice net en hausse de 37,9% au T1, grâce à la progression du produit net bancaire et à la baisse du coût du risque. Les analystes ne s'attendaient pas à une performance aussi élevée. Les revenus de Saint-Gobain ont progressé de près de 11% au T1, à 10,38 milliards d’euros. Sur l'exercice, la prévision d'une forte progression du résultat d'exploitation est confirmée. Danone espère nommer un nouveau directeur général «dans un délai très proche». Chez Schindler, les revenus et les entrées de commandes sont solides au T1, ce qui permet au management de revoir en hausse ses projections annuelles. L’action prend l’ascenseur dans le pré-marché. Twitter décroche de 10% après la séance après des prévisions décevantes. Nestlé confirme le rachat des principales marques de The Bountiful Company pour 5,75 milliards de dollars. Credit Suisse annonce que l'administrateur en charge de la gestion du risque, Andreas Gottschling, ne postulera pas à sa réélection lors de la prochaine assemblée générale. La première dose de vaccin Moderna arrive au Japon.

Les principales publications du jour seront celles d’Alibaba, Exxon Mobil, Chevron et AbbVie.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent dans le rouge. Tokyo recule de 0,89%, Hong Kong abandonne 1,77%, Shanghai perd 1,25% et Séoul abandonne 0,6%. Le future SPX recule de 16 points et l’Europe est indiquée en repli de 0,15% à l’ouverture de 9 heures. L’ambiance en Asie est plombée par les régulateurs chinois, qui ont imposé des restrictions étendues aux divisions financières de 13 entreprises, dont Tencent Holdings Ltd et ByteDance Ltd, dans le cadre d'un effort de plus en plus important visant à contrôler les géants technologiques du pays. Bienvenue au dernier jour de trading du mois.