Gonet: l'actualité des marchés au 25 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,11%, S&P 500 +0,02%, Nasdaq +0,10%, Russell -0,36%, SOX +1,06%, Eurostoxx -0,37%, SMI -0,12%.

Le marché est plutôt sympa, voire cool, mais il ne faut pas le prendre pour une cruche non plus. Bon, cela se discute quand on voit Tesla bondir de 12% après que son CEO a une nouvelle fois promis du vent à des investisseurs apparemment en état d’hypnose lorsqu’il s’agit d’Elon Musk. Du côté de Meta en revanche, on ne peut pas dire que Mark Zuckerberg dispose du même capital charismatique que son bon copain Elon (au fait ce combat?). La maison mère de Facebook publie ses trimestriels hier après la clôture du NYSE, elle bat les attentes (bien) et annonce des dépenses plus fortes que prévu cette année pour soutenir ses efforts dans l’intelligence artificielle (pas bien selon le marché, qui aurait pu aimer ça il y a quelques temps mais pas hier). Cerise sur le gâteau déconfit, Meta prévoit un chiffre d’affaires au deuxième trimestre inférieur aux attentes du marché (pas bien du tout, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la patience des investisseurs). Résultat des courses, un titre en chute libre de 13% à 15% dans les échanges après-bourse, chute qu’il faut relativiser ceci dit, un retour à la case 400$ - 420$ (clôture hier soir à 493,50 dollars) nous ramène à la fin janvier 2024, si vous achetiez le titre fin 2022, vous l’auriez payé environ 100 dollars ou un chouia plus. A noter que le niveau de 400 dollars constitue un support technique (gap à combler à 400,50 dollars précisément). À noter aussi qu’un titre met en moyenne trois jours de trading pour digérer une mauvaise nouvelle.

La séance de Wall Street d’hier est calme, on digère les deux journées de hausse du début de semaine, le podium de l’indice S&P500 (SPX) se compose des biens de consommation de base, des utilities et de la consommation discrétionnaire. Le secteur des semi-conducteurs surperforme la cote, il n’y a rien à signaler de particulier sur la partie technique des indices, la volatilité reste en état catatonique, le VIX progresse de 1,8% à 15,97, le dollar est stable, la paire EUR/USD traite à 1,0714 ce matin, les bons du Trésor US reculent légèrement, le rendement du 10 ans remonte à 4,64%, il faut dire que le marché doit digérer un tsunami de nouvelles émissions ces jours, hier 69 milliards de dollars de 5 ans du gouvernement US, aujourd’hui ce sera 44 milliards de dollars de 7 ans, rien qu’en mai les Etats-Unis émettront 386 milliards de dollars de dette.

Sur le front macro-économique, les commandes de biens durables de mars aux Etats-Unis sont supérieures aux prévisions, même si les chiffres de février sont révisés à la baisse. L'accent est mis sur le calendrier économique à venir, y compris le premier regard sur le PIB du premier trimestre cet après-midi et, plus important encore, l'inflation de base PCE sera publiée demain.

Le marché est calme en apparence. Le sentiment général reste plutôt solide. En revanche malheur aux firmes qui déçoivent, qui plus est celles qui ont bien performé en bourse ces derniers mois/trimestre (Mark Z si tu nous lis…). On le sait, cela se confirme trimestre après trimestre, la saison des résultats joue le rôle d’arbitre des performances des indices, avec dans le rôle de juge de touche, la politique monétaire de la Fed, qui s’occupe aussi de la VAR et du rôle de quatrième arbitre. En l’état le marché l’a repoussée quelque peu en coulisses, mais elle reviendra au premier plan demain, cela ne fait aucun doute, la publication du PCE (l’indicateur favori de la Réserve Fédérale pour mesurer l’inflation), nous rappellera au bon souvenir de Jerome Powell et ses amis. Mais dans l’intervalle, nous aurons eu droit à de nombreuses publications de résultats ô combien importantes, telles que celles de Microsoft et Alphabet ce soir après la clôture de New York, mais aussi Nestlé dans la consommation (spoiler, ça ne s’est pas bien passé du tout), BNP Paribas ou Barclays dans la banque (là c’est mieux), Carrefour dans la distribution, Michelin et Ford dans l'automobile, Holcim dans les matériaux de construction (les résultats plaisent au marché), Dassault Systèmes ou STMicroelectronics dans la technologie, Merck & Co, Sanofi et AstraZeneca dans la santé. Sans oublier le volet géopolitique, susceptible de s’inviter en tout temps à la grande table de la cogitation financière. Enfin on garde dans un coin de notre tête que chaque jour qui passe nous rapproche du 5 novembre et donc d’un retour potentiel de qui vous savez aux affaires et ça, ce n’est un détail pour personne.

Au menu macro-économique du jour, on débute en France avec l'indice de confiance dans les affaires (qui manque les attentes). Plus tard, aux Etats-Unis, place au PIB du premier trimestre, aux nouvelles demandes d'allocations chômage, aux stocks de grossistes et aux chiffres mensuels de l'immobilier ancien.

BNP Paribas dépasse les attentes au premier trimestre et confirme sa trajectoire de croissance. Carrefour accélère ses économies après des ventes stables au premier trimestre. Michelin publie des ventes en baisse de 4,6% au premier trimestre mais confirme ses objectifs. Pernod Ricard mise sur un quatrième trimestre dynamique après des ventes plus faibles que prévu au troisième. STMicroelectronics publie une marge brute en baisse au et revoit en baisse sa prévision de CA annuel. Ford gagne 2,5% hors séance après ses trimestriels. Holcim a accru sa rentabilité, malgré des ventes en repli au premier trimestre. Moncler affiche un CA en forte hausse au premier trimestre, porté par la Chine. Nestlé voit ses ventes reculer au premier trimestre. Anglo American reçoit une proposition de rachat de BHP, ce qui constituerait la plus grosse opération minière de la décennie. IBM rachète HashiCorp pour 6,4 milliards de dollars pour se développer dans le cloud. Apple perd sa première place sur le marché chinois avec des livraisons en baisse de 6,6% au premier trimestre. Rubrik, qui compte Microsoft parmi ses actionnaires, lance son introduction en bourse aux États-Unis à 32 dollars l'action.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo abandonne 2,16% à la cloche tandis que sa monnaie s’affaiblit un peu plus encore, le yen glisse à 155,64 contre dollar. Hong Kong progresse de 0,55%, Shanghai gagne 0,27%, Séoul recule de 1,76% et le Nifty50 traite à l’équilibre. Le future SPX baisse de 31 points, Meta est passée par là, et l’Europe ouvre autour de l’équilibre. Le pétrole se maintient à 83 dollars le baril de WTI Light Crude, l’or traite à 2322 dollars l’once.

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