Le taux d’emprunt de la France est à nouveau monté lundi, tandis que celui de l’Allemagne s’est finalement stabilisé après le report du vote sur le Brexit au Parlement britannique, prévu initialement mardi.

«Le marché n’est pas attentiste» puisque les taux bougent et «la direction est claire: nous sommes plutôt dans un marché un peu moins inquiet» même s’il «n’y a pas grand-chose qui explique le mouvement aujourd’hui», a souligné auprès de l’AFP Jean-François Robin, un stratégiste obligataire de Natixis.

«Cela veut quand même dire que le marché achète moins l’idée que les Banques centrales vont arrêter» leur processus de resserrement monétaire, a-t-il complété, alors que l’opinion circulait ces derniers temps que la Réserve fédérale américaine (Fed) n’allait pas forcément remonter ses taux.

Reste, selon M. Robin, que les investisseurs «n’ont pas énormément de choses à se mettre sous la dent (en matière d’actualités ce lundi), à part le vote britannique», a-t-il complété.

Cette moindre aversion pour le risque s’est traduite par une légère tension du taux français. Un mouvement de hausse suivi initialement par le rendement obligataire allemand, avant que ce dernier ne reparte à la baisse après l’annonce du report du vote sur le Brexit au Parlement britannique.

La Première ministre Theresa May a annoncé lundi aux députés britanniques le report du vote sur l’accord de sortie de l’Union européenne, prévu mardi, en raison des profondes divisions des parlementaires qui signifiaient qu’il avait toutes les chances d’être rejeté.

Cette annonce a en effet encouragé les investisseurs à se reporter sur des actifs plus sûrs, à l’image du taux allemand à dix ans, ou Bund, qui fait référence. La dette du Royaume-Uni a également été plébiscitée sur fond de forte chute de la livre.

Côté italien, sur la question du budget, M. Robin a estimé que «le gouvernement va sans doute essayer de donner quelques gages pour apaiser la tension et chercher le compromis».

À 18H00 (17H00 GMT), le taux à 10 ans de l’Allemagne a terminé quasiment inchangé à 0,246% contre 0,249% vendredi à la clôture sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise. 

Celui de la France a progressé à 0,694% contre 0,688%.

Le taux à dix ans de l’Italie s’est en revanche détendu à 3,106% contre 3,132%.

Celui de l’Espagne a quant à lui terminé en petite baisse, à 1,443% contre 1,451%. 

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a nettement reflué à 1,199% contre 1,265%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans évoluait à l’équilibre, à 2,845% contre 2,845% vendredi. Celui à 30 ans se détendait à 3,124% contre 3,140% tandis que le taux à deux ans s’établissait à 2,703%, contre 2,711%.