Marion Van Renterghem, éditions Les Arènes.
Marion Van Retherghem a reçu de nombreux prix journalistiques dont le prix Albert Londres et le prix du journalisme franco-allemand. Elle est chroniqueuse à l’Express.
L'avis du Club de présélection du prix Turgot
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Michel Gabet |
L’autrice a écrit de nombreux livres dont «c’était Merkel» dans lequel elle dit que Nord-Stream resterait le signe de faiblesse et la tache des années Merkel. La guerre en Ukraine a révélé que ce signe de faiblesse était l’une des gigantesques erreurs stratégiques du XXIe siècle. C’est la pièce maitresse du piège prémédité que Poutine a tendu à l’Europe pour la rendre otage de son gaz. Les Européens s’y sont jetés à corps perdu, Allemands en tête. Patiemment Poutine a réussi à s’adjoindre dans toute l’Europe des agents d’influence, des idiots utiles et des alliés malgré eux, en puisant parmi les sociaux-démocrates européens, les populistes d’extrême droite et d’extrême gauche. Au bout de deux décennies, il avait presque touché au but: les tuyaux étaient sous la mer, l’occident endormi, les chars russes aux frontières, l’Allemagne post-Fukushima sortie du nucléaire. Tout était en place pour le bouquet final, car il peut désormais couper le gaz à l’Ukraine sans gêner ses clients européens. L’achèvement de la construction était la dernière étape avant l’invasion de l’Ukraine joyau de la grande Russie que Poutine n’a eu de cesse de vouloir rétablir. La Géorgie c’était le zakouski, la Crimée c’était l’entrée, l’Ukraine c’est le plat principal, espérons qu’il n’y aura pas de dessert. Dans ce livre choc, l’auteur nous livre les étapes de l'histoire du pipeline et une photographie de la classe politique européenne qui a été utilisée par la corruption, l’idéologie, la lâcheté de beaucoup et la naïveté de tous. Elle avance plusieurs hypothèses quant au sabotage mais se garde bien de trancher. |