One stop shop

Nicolette de Joncaire

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Philippe Ghanem a repris la main sur la plateforme SquaredFinancial. Entretien.

Passionné de nouvelles technologies, Philippe Ghanem relance la plateforme SquaredFinancial qu’il avait originellement fondée en 2005. Ancien vice-président et CEO d'ADS Securities, une société financière émiratie spécialisée dans le courtage, il ambitionne de faire de SquaredFinancial un «one stop shop» des services financiers. Entretien.

Pourquoi avoir quitté ADS Securities pour relancer SquaredFinancial?

Dans le cas d’ADS Securities, j’avais pour mandat de construire la plateforme mais je n’en étais pas le propriétaire. Or, j’ai toujours eu en tête de revenir en Europe pour reprendre SquaredFinancial. C’est désormais chose faite. Aujourd’hui, je suis unique actionnaire de l’entreprise et tente ma propre aventure avec l’expérience, les ressources financières et le réseau de talents acquis au cours des neuf ans passés à la construction d’ADSS.

Nous examinons, en ce moment même, l’opportunité d’obtenir une licence
bancaire européenne pour pouvoir élargir notre champ d’action.
Pouvez-vous résumer la structure de SquaredFinancial?

La société financière est établie à Chypre et emploie plus de 40 collaborateurs dont l’essentiel est basé à Chypre y compris notre nouveau CEO, Husam Al Kurdi. L’île offre toutes sortes d’avantages dont le passeport européen, une réglementation pointue et la proximité du Moyen-Orient. Outre une licence de courtage à Chypre, nous en possédons également une aux Seychelles et une à Londres, en passe d’enregistrement au FCA en raison du Brexit et avons ouvert un bureau de vente à Hong Kong, et un prévu prochainement en Suisse. Nous examinons, en ce moment même, l’opportunité d’obtenir une licence bancaire européenne pour pouvoir élargir notre champ d’action. Il est aussi possible que nous procédions par acquisition.

Quels services offrez-vous à l’heure actuelle?

SquaredFinancial offre tous les services de base d’une plateforme de trading sur plusieurs milliers de produits incluant devises, CFD (contrats pour différence), actions, futures, métaux précieux, fonds et ETF. Nous sommes également market maker sur un certain nombre de produits, là où la liquidité est insuffisante pour satisfaire nos clients, avec l’objectif de toujours offrir le meilleur prix. Mais nous visons bien davantage, par étapes successives naturellement. Notre ambition est d’être un point d’entrée unique aux outils financiers pour nos clients, y compris gérer leurs paiements et leurs cartes de crédit. Un «one stop shop» auquel les clients sont très réceptifs.

A quel type de clientèle vous adressez-vous?

Très largement à une clientèle individuelle – nous avons ouvert plusieurs milliers de comptes en quelques mois - mais aussi à une clientèle institutionnelle qui peut utiliser notre plateforme en white label ou y accéder par API ou par voice. A ce propos, il faut noter que nous offrons une plateforme neutre, par le biais d’une société de technologie indépendante. Notre ouverture est de plus en plus grande vers les nouvelles sociétés financières, plus particulièrement en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord. Ce projet est très bien reçu par le marché.
L’Afrique. C’est un marché sur lequel peu s’aventurent.

Nous sommes plus modestes que certains concurrents
mais avec un vrai potentiel en termes de fourniture de liquidité.

A tort car certains pays y sont très avancés sur le plan de la digitalisation et des échanges online. Par contre, en Afrique comme ailleurs, notre clientèle d’investisseurs de la jeune génération, les Millenials, cherche à jouir de plateformes de produits financiers où leurs actifs sont protégés par une réglementation claire et stricte.

La compétition est forte sur votre segment, avec quelques acteurs bien installés. Cela vous fait-il peur?

Absolument pas. Il y a de la place pour tous, surtout maintenant. Nous croyons à la qualité de nos produits et à la force de notre pricing. Et puis, je suis convaincu qu’une affaire où le fondateur est totalement engagé est plus forte que les autres. Certes, nous sommes plus modestes que certains concurrents mais avec un vrai potentiel en termes de fourniture de liquidité. En d’autres temps, je l’ai prouvé au moment du krach éclair, lorsque la banque nationale suisse (BNS) a abandonné le cours plancher de l'euro contre franc le 15 janvier 2015.

Quel futur pour les plateformes comme la vôtre?

Le confinement l’a démontré, le public est prêt pour une virtualisation bien plus poussée des échanges en général et des échanges financiers en particulier. Je pense aussi que l’intelligence artificielle sera à l’origine d’une seconde bulle tech qui va changer la donne en matière de gestion des fonds et de liquidité, surtout sur les cryptos. Nous sommes aussi très optimistes sur l’application des nouvelles technologies de type blockchain. Décentralisation, démocratisation et sécurité seront au rendez-vous.  

Allez-vous ouvrir un bureau en Suisse?

Oui en début d’année prochaine mais nous n’avons pas encore décidé s’il sera à Genève ou à Zurich.

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