«Nous sommes dans un marché baissier cyclique au sein d’un trend haussier séculaire», affirme Tim Hayes de Ned Davis Research.
Saison oblige, les analyses de l’année (presque) échue et les spéculations sur 2019 vont bon train. De passage à Genève, Tim Hayes, responsable de la stratégie de placement mondiale de la société de recherche américaine Ned Davis Research, apportait un éclairage à la fois historique et technique sur les tendances actuelles à l’audience de la conférence d’Ashenden Finance présentée par Serge Ledermann de 1959 Advisors, à Genève la semaine dernière.
Nous sommes entrés cette année dans une phase de marché baissier cyclique à l’intérieur d’un trend séculaire qui reste haussier. Ces mêmes cycles baissiers se présentent au sein de chaque trend séculaire et durent, en moyenne, huit mois. Il y en a eu deux sur la hausse séculaire de 1942 à 1966 et trois sur celle de 1982 à 2000. Sur la présente démarrée en 2009, nous en avons déjà observé deux : un en 2011 et un autre en 2015. Celui-ci est donc le troisième. Il devrait s’achever au cours de la première moitié de 2019.
un véritable rally.
Lorsque la valeur du VIX passe au-dessus de 28, ce qui fut le cas en février cette année, les signaux rouges doivent s’allumer. Il repassera de nouveau au-dessus de cette valeur avant que le présent cycle baissier ne s’achève.
Nous utilisons 16 indicateurs techniques qui nous confirment (ou au contraire nous infirment) la santé du marché. D’après ces indicateurs, la reprise de juillet n’était pas un véritable rally et nous en avons conclu qu’il était temps de sous-pondérer les actions.
Ned Davis Research a construit un indice de diffusion du risk-on/risk-off en utilisant six corrélations au MSCI ACWI révélatrices du risk-on et six autres pour le risk-off. Pour ne donner qu’un exemple, nous avons vu cette année une faiblesse relative des actions du secteur tech (risk-on) et un renforcement relatif des actions utilities (risk-off). La combinaison de ces deux facteurs (associée à d’autres corrélations concernant, entre autres, le rand sud-africain, le palladium, le yen ou le franc suisse) est l’un des éléments qui nous amène à conclure que nous sommes dans une période qui incline vers le risk-off.
s’il elle perçoit un véritable essoufflement de l’économie.
Les marchés financiers sont des reflets avant-coureurs de l’état de l’économie. Leur affaiblissement est donc inquiétant. Je pense toutefois que la Réserve fédérale ajustera sa politique de resserrement monétaire s’il elle perçoit un véritable essoufflement de l’économie.
A l’issue des élections de mi-mandat, cela me parait tout à fait improbable. Il ne faut s’attendre à aucune forme de stimulation de ce côté-là.