Boutique genevoise de gestion obligataire

Nicolette de Joncaire

2 minutes de lecture

Family office et gestionnaire d’actifs, Sumus Capital vient de fêter deux années d’existence.

Ouverte en novembre 2015 à Genève et titulaire d’une autorisation de gestion de placements collectifs (LPCC) depuis octobre 2016, la société de gestion Sumus Capital travaille sur deux fronts: le family office et l’asset management. Spécialiste de l’obligataire, et plus particulièrement des « anges déchus » et des « étoiles montantes », Sumus Capital ouvrait en avril 2018 une antenne à Lugano. Le point avec Luca Parmeggiani, associé fondateur et CEO.

En quelques mots, quel est votre champ d’activité?

Sumus Capital est en premier lieu un multi-family office qui gère les actifs d’une dizaine de clients privés pour un montant d’environ 500 millions de francs. Par ailleurs, depuis l’obtention de l’autorisation Finma, nous gérons également trois fonds UCITS domiciliés au Luxembourg pour un montant de l’ordre de 240 millions de francs, distribués par le biais de banques et d’autres sociétés de gestion, en particulier au Tessin. Nous employons huit collaborateurs à Genève et deux à Lugano.

La transparence est essentielle. C’est l’un des piliers
de notre manière de gérer nos affaires.
Vous publiez vos résultats financiers (audités) ce qui est assez inhabituel pour une société de votre type. Pourquoi?

Nous estimons que la transparence est essentielle. C’est l’un des piliers de notre manière de gérer nos affaires, comme le sont la solidité de notre bilan et l’alignement aux intérêts de nos clients. Publier nos comptes est l’une des manières de le démontrer.

Vos actifs sous gestion ont fortement progressé – en fait plus que doublé – entre 2016 et 2017. Pour quelle raison?

L’une des raisons – et j’ose penser que ce n’est pas la seule – est que nous appliquons des commissions de gestion modestes assorties de composantes variables en fonction de la performance, mais limitées vers le haut afin d’éviter des prises de risque inutiles, au-delà des limites fixées avec le client. Comme je l’évoquais plus haut, l’alignement aux intérêts du client est, avec la transparence, un credo de notre équipe.

Quelles sont vos points forts?

Notre équipe est très technique. Tout notre personnel – à commencer par notre CIO Andrea Zuccheri, docteur en finance de l’Université de Bologne –, est titulaire d’une formation économique et financière de haut niveau. Nos points forts sont donc une bonne capacité de construction des portefeuilles et une très forte compétence dans le domaine de l’obligataire.

Que faites-vous dans les domaines où vous estimez ne pas maitriser les compétences nécessaires?

Nous faisons appel à des compétences externes et intégrons des fonds de tiers.

Nous nous sommes spécialisés au croisement
des mutations de rating.
Deux de vos fonds sont effectivement obligataires. Pouvez-vous nous nous donner un exemple de stratégie?

Le fondement de notre approche consiste à exploiter certaines inefficiences du marché sur les obligations de qualité inférieures à l’investment grade, notées BB. Lorsque la note d’un titre est déclassée, par exemple de BBB à BB, les caisses de pension s’en défont (pour des raisons réglementaires) provoquant ainsi une baisse sensible de valeur du titre et ouvrant ainsi une fenêtre d’opportunité d’achat. Le marché qualifie ces titres «d’anges déchus», de l’anglais «fallen angels». A contrario, si la note d’un titre est surclassée et qu’il passe la barrière de l’investment grade, les investisseurs en High Yield s’en désintéressent, ouvrant une autre fenêtre d’opportunité symétrique. Cette deuxième catégorie de titres est communément appelée «étoiles montantes» ou «rising stars». Nous nous sommes donc spécialisés au croisement des mutations de rating, sachant que sur le long terme, les obligations notées BB sont les plus efficientes sur le plan du ratio rendement/risque.

Vous gérez également une stratégie multi-actifs.

J’ai une vieille expérience en actions (plus particulièrement sur les marchés émergents) et je n’hésite pas à compléter avec des produits de tiers comme sur les small caps ou sur certains autres thèmes tels les ETF ou les blue chips US. Ainsi mes collègues et moi sommes assez complémentaires pour un produit plus large.

Une gestion entièrement active donc?

Sans aucun doute à l’exception de quelques composantes passives mineures quand il n’existe rien de mieux.

Comment s’est déroulée l’année 2018?

Comme pour tous, elle a été moins bonne que la précédente mais est restée profitable.