Le Parlement en faveur des logements abordables

AWP

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Le Conseil des Etats a approuvé par 36 voix contre 5 un crédit-cadre de 250 millions de francs sur dix ans.

La Confédération devrait continuer d’encourager les logements abordables. Le Conseil des Etats a décidé lundi de suivre le National sur ce dossier. Il a approuvé par 36 voix contre 5 un crédit-cadre de 250 millions de francs sur dix ans.

Le crédit doit alimenter le fonds de roulement en faveur de la construction ou la rénovation de logements d’utilité publique. Il vise 1500 logements par an, soit la moyenne annuelle enregistrée depuis 2004. Le Conseil fédéral a fait cette proposition pour contrer l’initiative populaire pour «Davantage de logements abordables», que la Chambre des cantons a également rejetée par 31 voix contre 12. Seule la gauche a soutenu le texte.

Tous les cantons touchés

Si l’initiative de l’ASLOCA va trop loin, la politique du logement appliquée jusqu’à aujourd’hui par la Confédération a fait ses preuves aux yeux de la majorité des sénateurs. Ils estiment nécessaire de continuer à alimenter le fonds de roulement, car la situation du logement reste difficile.

Les loyers ne cessent d’augmenter, a noté Paul Rechtsteiner (PS/SG). Depuis 2005, ils ont affiché une hausse de 25 à 30% dans les grandes villes et de 10 à 20% dans les villes moyennes. «La problématique doit être prise au sérieux.»

Son collègue de parti, le Fribourgeois Christian Levrat, a lui souligné que la situation n’est pas seulement tendue dans les cantons centraux, mais aussi périphériques. Prenant en exemple la situation de l’arc lémanique, il pointe du doigt la double pression sur les cantons périphériques.

Quand les locataires ne trouvent pas de logements abordables à Genève ou Lausanne, ils se rebattent sur Fribourg. Et quand la situation se détend sur l’arc lémanique, les logements fribourgeois restent vacants avec la crainte d’une bulle immobilière, explique le socialiste.

Pas de relèvement à 375 millions

Les sénateurs ont en revanche refusé d’augmenter le fonds de roulement à 375 millions. Il n’y a aucune raison de ne pas augmenter ce fonds, car il ne coûte rien, a tenté de faire valoir la gauche. Il ne s’agit pas de subventions, mais de prêts qui ont tous été remboursés.

Rien n’y a fait. La majorité en est restée au montant initial. Une partie de la droite a même refusé net de délier les cordons de la bourse, rejetant le crédit-cadre.

La situation sur le marché du travail s’est détendue, a souligné en vain Philipp Müller (PLR/AR). Et d’assurer que les loyers ont diminué ces cinq dernières années et plus de 12% des logements sont vides. De plus, l’avenir est incertain. Si tous les prêts ont été remboursés jusqu’ici, il n’est pas dit qu’il en sera ainsi à l’avenir, a-t-il encore avancé.

«Dangereux précédent»

Dernière pomme de discorde: le lien entre l’initiative et l’augmentation du fonds de roulement. Pour la majorité, le fonds ne doit être relevé que si l’initiative est rejetée ou retirée.

La gauche et une partie du PDC ont dénoncé ce lien comme profondément antidémocratique. «Etablir un tel lien est un dangereux précédent qui permettrait à l’avenir de conditionner des projets de loi aux rejets d’initiatives et d’éliminer le ‘double oui’ sur les bulletins de vote», s’est insurgé Christian Levrat. «C’est une infantilisation des électeurs et du chantage.»

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