Immobilier: UBS table sur une légère hausse des prix en 2019

AWP

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Les tarifs des maisons sont ainsi attendus en hausse de 1%, alors que ceux des appartements sont anticipés en repli de 0,5%. Les loyers devraient quant à eux baisser de 2,5% en moyenne.

Les prix de l’immobilier devraient très légèrement progresser cette année en Suisse, mais avec des variations par type de bien. Les tarifs des maisons sont ainsi attendus en hausse de 1%, alors que ceux des appartements sont anticipés en repli de 0,5%. Les loyers devraient quant à eux baisser de 2,5% en moyenne, ont estimé jeudi les spécialistes d’UBS.

Concernant les maisons individuelles, les attentes pour 2019 anticipent un ralentissement de la hausse des prix. Ces derniers avaient progressé de 1,5% l’année dernière et de 2,4% en 2017. Sur les dix prochaines années, la banque aux trois clés table toutefois sur une croissance des tarifs de 3,1%, selon la dernière édition de l’UBS Real Estate Focus.

L’évolution est plus contrastée pour les logements en propriété, dont les prix avaient reculé de 1,5% en 2018 après avoir augmenté de 0,2% en 2017. Sur un horizon à dix ans, UBS s’attend néanmoins à une croissance des tarifs de 2,8%.

Selon UBS, «les appartements à l’achat devraient voir leurs prix légèrement diminuer, en raison d’attentes exagérées de la part de certains vendeurs et de la concurrence avec les logements en location».

En matière de financement, «le volume des prêts hypothécaires aux ménages a augmenté très lentement, à un rythme jamais vu depuis 1998», soit de 2,5%, après 2,6% en 2018 et l’année précédente.

Les faibles taux d’intérêt devraient encore perdurer un certain temps. Les économistes d’UBS tablent sur un premier resserrement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) «au plus tôt» en décembre, qui serait suivi par son homologue suisse. Mais avec un taux directeur à actuellement -0,75%, ce dernier devrait remonter à 0% seulement dans le courant de l’année prochaine.

Mais une hausse des taux directeurs en Suisse ne signifierait pas forcément une remontée abrupte des taux d’intérêts pour les détenteurs de crédits hypothécaires, a précisé à AWP l’économiste en chef d’UBS, Daniel Kalt, lors d’une conférence de presse.

Baisse des loyers en périphérie

L’accès au crédit reste cependant difficile, en raison de revenus ou de fonds propres insuffisants, rendant l’accession à la propriété toujours plus ardu. «Pour ne pas enterrer le rêve de posséder leur chez-soi, ils (les acquéreurs) font des concessions en matière d’emplacement et de taille du logement - ce qui a déclenché un boom de la demande dans le segment inférieur», ont constaté les experts d’UBS.

Les prix à l’achat des logements en propriété par étage (PPE) moins onéreux ont ainsi bondi de plus de 10%, tandis que ceux du haut de gamme ont fortement baissé de 15%. La soudaine accélération de la demande pour les logements abordables rend ce segment particulièrement sensible à un retournement du marché, a averti UBS.

Venant étayer cette tendance, les économistes d’UBS ont relevé que la différence de prix entre les logements les plus chers et les plus abordables s’est réduite de 60%. Les appartements chers ont ainsi vu leurs prix stagner, tandis que les petits logements ont vu leurs tarifs augmenter.

En matière de location, la tendance reste à la baisse. Après avoir reculé de 1,0% en 2017 et de 2,0% en 2018, les loyers devraient baisser de 2,5% cette année.

Le taux de vacance, c’est à dire le nombre de logements vacants sur l’ensemble du parc immobilier, doit s’établir cette année à 1,7%, soit 80’000 logements vides (PPE et villas incluses). L’exercice précédent, ce pourcentage avait atteint 1,6% et 1,5% en 2017. Les permis de construire baissent parallèlement. Ils ne devraient plus représenter en 2019 que 1,0% du stock total de logements, comparé à 1,1% en 2018 et 1,2% en 2017, signalant un ralentissement de l’activité dans la construction d’habitations.

La banque zurichoise s’attend à ce que «les loyers dans les périphéries sujettes à un taux de vacance élevé pourraient même baisser jusqu’à 5%, tandis que dans les centres ils devraient rester stables».

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