Pour la première fois en Suisse, il sera possible de configurer en ligne un bien immobilier avant de l’acquérir: le fonds de développement Realitim a fait appel à une start-up genevoise, Wild Dots, afin de développer un outil inédit. De la structuration des pièces aux matériaux, des teintes des façades à l’emplacement des fenêtres, le client pourra faire ses choix parmi une gamme de possibilités offerte par le constructeur. Quelques exemples? Au rez-de-chaussée, «grand living room avec cuisine» ou «salon, cuisine, chambre à coucher et salle de bains». A l’étage, «deux ou trois chambres de conception traditionnelle» ou «chambres ouvrant sur une mezzanine dominant la pièce principale sur double hauteur». 

Le projet de 77 villas présenté vendredi à Crissier par le fonds de développement Realitim permettra aux futurs résidents de visualiser leurs préférences en 3D et de les remanier jusqu’à obtenir la maison qui leur correspond. Mêmes les matériaux pourront être définis à distance. Toutefois, si la simulation sera complètement représentative en ce qui concerne les volumes, pour ce qui est des finitions, mieux vaut venir voir et toucher sur place car la fidélité de représentation des matériaux reste difficile à obtenir en ligne. Qu’à cela ne tienne, une fois sur place, le client pourra également revisiter sa configuration en contexte grâce à des lunettes de réalité virtuelle. La première journée «porte ouverte» se tiendra le samedi 13 octobre. Les réservations ouvriront le même jour. 

Dans cet ensemble résidentiel verdoyant d’une certaine importance, chaque unité aura sa propre identité, répondant pleinement aux besoins de son propriétaire. «Chacun aura la possibilité de s’approprier son propre logement mais nous veillerons à ce que l’ensemble reste cohérent» explique Daniel Moser, directeur de Realitim. 

Pourquoi se lancer dans cette aventure? «C’est un plus de pouvoir s’imprégner de ses choix et d’être à même de les partager avant de se décider. La technologie évolue, il faut en faire profiter nos clients» explique Daniel Moser. «Les acquéreurs ont parfois du mal à se représenter la configuration finale sur plan. La 3D est un véritable avantage». 

Si cette option est un complément et non une substitution aux visites, il n’en reste pas moins qu’elle devrait représenter un gain de temps appréciable, permettre à l’acquéreur de réfléchir à tête reposée et de discuter son projet avec des tiers pour se rassurer. «Offrir cette représentation virtuelle ne limite en rien le service personnalisé local. Les courtiers que nous avons mandatés seront toujours disponibles dans les bureaux ou dans les showrooms» ajoute Daniel Moser. 

Realitim n’a pas chiffré l’impact financier direct que cet outil aura sur ses ventes. C’est en termes de capacité à innover, d’effet de nouveauté et de marketing que la société le positionne. «En fin de compte, ce qui nous importe est de faciliter la vie de nos clients. La technologie est un outil de différentiation sur le marché» explique Daniel Moser. Mais il tient à préciser qu’elle reste un instrument parmi d’autres et ne peut se substituer au contact personnel surtout pour un investissement aussi sensible qu’un bien immobilier. 

Il est vrai que Realitim n’en est pas à son coup d’essai. En 2015, la société était l’une des premières à proposer un projet immobilier en réalité augmentée associée à une géolocalisation sur tablette. Debout au milieu d’un champs, les visiteurs pouvaient visualiser in situ un bâtiment alors inexistant. 

Sur la plan pratique, l’accès à l’instrument de configuration en ligne ne devrait pas présenter de risque d’embouteillage: chaque utilisateur bénéficiera de son propre espace d’utilisation en ligne. Lorsqu’il aura achevé sa personnalisation, il aura l’opportunité de fixer ses choix et d’envoyer sa réservation.