Wendel: retour à la rentabilité et nomination

AWP

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François de Wendel laissera sa place de président du conseil de surveillance à Nicolas ver Hulst.

Après l’arrivée en janvier d’un nouveau patron à la tête de son directoire, la société d’investissements Wendel a annoncé jeudi la nomination d’un nouveau président pour son conseil de surveillance, avec pour ambition de renforcer ses fondamentaux d’ici 2020.

L’actuel président du conseil de surveillance, François de Wendel, «a fait part de son intention de remettre ses fonctions (...) à l’issue de la prochaine assemblée générale de la société du 17 mai», a fait savoir la société dans un communiqué à l’occasion de la publication de ses résultats annuels.

A cette date, Nicolas ver Hulst, qui avait rejoint le conseil de surveillance à l’été 2017, prendra la présidence du conseil de surveillance, a-t-elle précisé.

Agé de 64 ans, ce diplômé de l’école Polytechnique «fera bénéficier le conseil de sa longue expérience d’investisseur de long terme, acquise auprès d’Ernest-Antoine Seillière dont il fut un des principaux collaborateurs à la CGIP», l’ancêtre de Wendel, a déclaré dans le communiqué François de Wendel, qui continuera à siéger au conseil de surveillance jusqu’en 2020.

Cette nomination marque le point d’orgue d’un vaste renouvellement de gouvernance engagé par Wendel depuis plusieurs mois.

Début janvier, la société avait déjà propulsé le banquier d’affaires André-François Poncet, diplômé de HEC et de Harvard, ancien de la banque américaine Morgan Stanley et de l’assureur Axa, à la tête de son directoire, deux mois après l’annonce largement inattendue du départ de son prédécesseur, Frédéric Lemoine.

Retour dans le vert en 2017

Sous la houlette de Frédéric Lemoine, Wendel, actionnaire notamment de Saint-Gobain et Bureau Veritas, avait engagé à partir de 2013 une large diversification de ses investissements.

La société a investi plus de 2 milliards d’euros dans de nouvelles entreprises et zones géographiques, particulièrement en Amérique du nord et en Afrique.

La stratégie semble finir par payer: les comptes du groupe sont revenus dans le vert en 2017, après deux années difficiles en 2016 et 2015, marquées par d’importantes charges exceptionnelles.

Wendel a ainsi dégagé un bénéfice net de 200 millions d’euros l’an dernier, où il a profité des progrès de sa filiale Bureau Veritas et de gains de cessions.

Son actif net réévalué (ANR) atteignait quant à lui 167,3 euros par action le 7 mars, en hausse de 3,3% sur un an. L’ANR, calculée en additionnant la valeur estimée des différentes participations du groupe retraitée du montant des dettes, est considéré comme l’indicateur de performance le plus pertinent pour les sociétés d’investissement.

En dépit de ces progrès, la nomination de M. Poncet avait toutefois été relayée dès la mi-octobre par la presse, qui expliquait le départ de M. Lemoine par des divergences avec la famille Wendel, décrite comme souhaitant des investissements de plus long terme et recentrés sur le secteur industriel.

Pas de révolution

Armée d’un nouvel état-major, Wendel ne devrait toutefois pas engager de révolution, mais plutôt se concentrer sur ses fondamentaux et son portefeuille de participations.

La société a d’ailleurs confirmé jeudi «ses orientations stratégiques» pour la période 2017-2020, qui prévoient d’investir quelque 3 milliards d’euros en fonds propres, en mettant l’accent sur l’international et sur le segment du non coté.

«Depuis le 1er janvier, en tant que président du directoire, je m’attache (...) à focaliser nos efforts sur le portefeuille de Wendel, à renforcer et à mobiliser nos ressources sur nos marchés de prédilection: Europe, Etats-Unis et Afrique», a expliqué jeudi M. Poncet.

Et dans les mois à venir, «nous allons concentrer nos recherches d’investissements en ciblant des entreprises de taille significative tout en prenant en compte le niveau actuel des valorisations qui est généralement favorable aux vendeurs», a ajouté le nouveau président du directoire, se disant prêt «à saisir les opportunités de simplification de notre portefeuille».

Avec ce plan, Wendel vise d’ici 2020 «un taux de retour moyen aux actionnaires à deux chiffres, un dividende en croissance du même ordre année après année et avec des rachats d’actions réguliers et opportunistes».

Wendel proposera un dividende de 2,65 euros par action au titre de 2017, soit une progression de presque 13% par rapport à 2016.