Vontobel dépasse légèrement les attentes du consensus

AWP

2 minutes de lecture

Le bénéfice net de la banque a pâti de coûts liés aux acquisitions et d’un impact négatif de la réforme fiscale américaine. Le titre termine sur un recul.

© Keystone

Les affaires semblent avoir repris en 2017 pour Vontobel, qui présente à nouveau une collecte d’argent positive. L’exercice écoulé a permis à la banque de gestion de renforcer nettement sa masse sous gestion. Une base de comparaison défavorable a conduit à un repli marqué du bénéfice. Après un bon premier mois, l’année 2018 s’annonce sous de meilleurs auspices en termes de rentabilité.

L’établissement zurichois a mené de front plusieurs chantiers en 2017, entre l’intégration de Vescore et la cession en décembre des activités au Liechtenstein. L’acquisition d’un portefeuille de clients à Notenstein La Roche a péjoré la capitalisation de la banque, cette dernier ayant enregistré une hausse notables des actifs pondérés au risque.

Les acquisitions ont permis de gonfler le volume d’affaires, tout comme l’effet de marché. Au niveau de la collecte, le groupe bancaire a enregistré des afflux nets d’argent à hauteur de 5,9 milliards de francs, contre 5,1 milliards l’année précédente. Il convient toutefois de relever qu’en 2016 cet afflux de fonds était ajusté de la boutique newyorkaise «quality growth», qui avait clairement tiré la performance vers le bas.

La masse sous gestion a gonflé d’un cinquième sur un an à 186,6 milliards. Toutes les régions dans lesquelles Vontobel est active ont contribué à la hausse, la Suisse restant le principal marché, souligne la banque. En tout, 40% des actifs proviennent de clients établis sur sol helvétique.

RECETTES EN RECUL

Ce volume d’affaires n’a pas permis d’augmenter le produit d’exploitation, qui a reculé de 1,9% à 1,06 milliard. Les charges ont gonflé de 5% à 759,8 millions, en raison des «investissements dans les nouveaux marchés, talents et technologies» ainsi que dans la «marque».

Fin décembre, le groupe employait 1888 équivalents plein temps, en très légère hausse sur un an. Une très forte majorité des collaborateurs se trouve en Suisse.

Malgré une croissance au rendez-vous, le bénéfice net n’a pas suivi la tendance. Cet indicateur a reculé de 20,1% à 209,0 millions. Cette forte différence s’explique principalement par des effets non-récurrents qui avaient dopé le résultat en 2016.

L’année dernière, la banque a également pâti de coûts liés aux acquisitions et d’un impact négatif de la réforme fiscale américaine, indique-t-elle mardi. Apuré des effets extraordinaires susmentionnés, le résultat net s’inscrit à 217,9 millions, ce qui représente une hausse de 12%.

Le conseil d’administration va proposer un relèvement du dividende de dix centimes à 2,10 francs par action. Les actionnaires devront valider ce choix lors de l’assemblée générale du 18 avril. Ils devront également se prononcer sur la candidature de Stefan Loacker à l’organe de surveillance, en remplacement du démissionnaire Nicolas Oltramare.

LA BANQUE D’AFFAIRES EN DEMI-TEINTE

Les deux principales unités du groupe - gestion d’actif et gestion de fortune - ont connu une envolée des actifs sous gestion. Leur résultat s’est inscrit à la baisse.

Vontobel dispose également d’une banque d’affaires, spécialisée en particulier dans l’émission et le négoce de produits structurés. Cette dernière a déçu les prévisions.

Pour l’exercice en cours, la direction table sur une nouvelle amélioration de la rentabilité. La réforme fiscale américaine devrait permettre de réduire le taux d’imposition de 2 à 3 points de pourcentage.

Vontobel a bien débuté l’année 2018, à en croire le directeur général (CEO) Zeno Staub. Le modèle d’affaires de la banque s’est montré résistant face à la hausse de la volatilité sur les marchés financiers, décrite comme un «retour à la normale». Malgré la récente correction, le niveau de la masse sous gestion est resté supérieur à la moyenne de 2017.

TITRE EN RECUL

Les acquisitions continuent à figurer parmi les priorités de la banque, même si l’accent est mis avant tout sur la croissance organique et le recrutement de conseillers. Dans la gestion d’actifs, Vontobel est à la recherche d’un établissement «basé en Suisse». La banque serait prête à débourser jusqu’à 500 millions de francs.

La performance 2017, légèrement supérieure aux attentes, est généralement bien accueillie par les analystes, qui regrettent néanmoins le résultat en demi-teinte de la banque d’affaires et la hausse des actifs pondérés au risque.

A la Bourse, l’action Vontobel a terminé en recul de 2,29% à 63,90 francs, dans un SPI en baisse de 0,76%.