UniCredit: bénéfice trimestriel meilleur qu’attendu

AWP

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La banque, qui a mené une augmentation de capital de 13 milliards d’euros, est engagée dans la suppression de 14.000 emplois équivalents temps plein.

La banque italienne UniCredit a annoncé mardi des résultats trimestriels solides et confirmé ses objectifs pour 2018 et 2019, mais ceux-ci pourraient être affectés par le «spread», l'écart très surveillé entre les taux d'intérêt allemand et italien, si ce dernier continue à se tendre.

Au deuxième trimestre, UniCredit a vu son bénéfice net progresser de 8,3%, à 1,024 milliard d'euros, un chiffre meilleur qu'attendu. Selon le consensus de 25 analystes couvrant la banque, et fourni par celle-ci, ces derniers s'attendaient à 975 millions d'euros.

Ses revenus trimestriels ont en revanche reculé de 4,3%, à 4,947 milliards d'euros, un résultat néanmoins là aussi supérieur aux attentes (4,89 milliards).

Sur le premier semestre, «le meilleur depuis 2008» selon le patron de la banque Jean-Pierre Mustier, le bénéfice a bondi de 15,3% à 2,136 milliards, tandis que les revenus chutaient de 2,5%, à 10,3 milliards.

Conséquence: vers 13H15 GMT, le titre UniCredit prenait 3,53% à 14,886 euros, dans un marché en hausse de 1,29%.

«UniCredit a délivré des résultats très solides sur la première partie de l'année, malgré un marché et un contexte géopolitique plus difficiles», s'est félicité M. Mustier.

Néanmoins, affecté par le spread --l'écart entre les taux d'emprunt allemand et italien à dix ans-- son ratio de fonds propres durs («CET1 fully loaded») a reculé à 12,51%, contre 13,06% fin mars. Cet indice, très suivi par les analystes car il mesure la capacité à faire face à des crises, demeure cependant à un niveau extrêmement élevé.

UniCredit, seule banque systémique en Italie, a confirmé que ce ratio serait compris entre 12,3% et 12,6% à la fin 2018 et au-dessus de 12,5% fin 2019, mais en précisant cette fois: «si le spread reste à son niveau actuel».

Le spread s'est enflammé en mai en raison des inquiétudes sur la politique à venir du gouvernement formé de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), finalement arrivé au pouvoir début juin. Et après une certaine détente, il est reparti à la hausse depuis la semaine passée du fait des craintes liées au futur budget du gouvernement populiste.

«A mi-parcours du marathon»

Le titre de la banque, affecté par ce contexte, a perdu quelque 20% depuis le 24 avril.

Pourtant, depuis l'arrivée mi-2016 de M. Mustier, qui a initié une vaste réorganisation de la banque, UniCredit a connu un net redressement.

La banque a levé 13 milliards d'euros, cédé plusieurs actifs, 17,7 milliards d'euros de créances douteuses brutes et est engagée dans la suppression de 14.000 emplois équivalents temps plein (ETP).

790 agences ont déjà été fermées et 12.311 ETP supprimés, soit respectivement 84% et 87% des objectifs fixés d'ici 2019. La banque devrait les avoir réalisés d'ici la fin de l'année.

UniCredit a aussi encore amélioré la qualité de ses actifs: ses crédits détériorés bruts atteignent 42,6 milliards d'euros fin juin, en recul de 2 milliards sur trois mois.

En ce qui concerne son portefeuille de crédits détériorés «non core» (la «bad bank» interne du groupe), son objectif désormais est d'atteindre 19 milliards d'euros bruts fin 2018 --contre 22,2 milliards fin juin--, un chiffre «déjà plus bas que celui prévu initialement pour 2019» lors de l'annonce du plan stratégique fin 2016, a noté M. Mustier.

Il a précisé que la prévision pour l'an prochain était désormais de 14,9 milliards.

«Nous sommes confiants, nous allons continuer à faire des progrès importants dans la transformation du groupe. Nous sommes à mi-parcours du marathon. Même s'il s'agit du meilleur semestre d'UniCredit depuis 2008, ce n'est pas l'heure de crier victoire», a souligné M. Mustier.

Il a par ailleurs indiqué que le futur plan stratégique de la banque, présenté avant la fin 2019, pourrait éventuellement prévoir des possibilités de croissance externe.

Au niveau européen, «la probabilité d'une opération transfrontalière est, selon nous, très basse, donc ne retenez pas votre souffle», a-t-il néanmoins lancé.

Des rumeurs de presse avaient évoqué au printemps des discussions sur un possible rapprochement d'UniCredit avec la Société Générale, information démentie par la banque française.

 

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