Trimestre difficile pour UBS, qui dépasse néanmoins les attentes

AWP

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Le bénéfice net s’est inscrit à 1,14 milliard de dollars, en repli de 27% par rapport au premier partiel 2018.

Le géant bancaire UBS a vécu un premier trimestre compliqué, marqué notamment par une condamnation devant la justice française. A cette actualité sont venues s’ajouter des conditions difficiles, qui ont entraîné un recul des recettes de plus de 10%. Le groupe zurichois a fait néanmoins preuve de résilience et dépassé les attentes.

Le bénéfice net trimestriel s’est inscrit à 1,14 milliard de dollars (presque autant en francs), en repli de plus d’un quart – soit 27% – par rapport au premier partiel 2018, indique jeudi UBS.

«Le premier trimestre s’est caractérisé par des conditions de marché difficiles, qui se sont améliorées vers la fin du trimestre et en avril», affirme le directeur général Sergio Ermotti, cité dans le communiqué. Le bénéfice avant impôts a plongé de 26,4% à 1,55 milliard, plombé par une recul des recettes partiellement compensé par un allègement des dépenses.

Le 20 février dernier, UBS a été reconnue coupable en France de «démarchage bancaire illégal» et «blanchiment aggravé de fraude fiscale» sur la période 2004-2012, un verdict assorti d’une facture de 4,5 milliards dont la banque a fait appel.

La décision de justice avait poussé la banque à constituer de nouvelles provisions de 382 millions, ce qui avait entraîné - entre autres raisons - une révision à la baisse des chiffres annuels 2018. Depuis, la somme a été rabotée de 150 millions à 2,68 milliards (fin mars).

L’affaire française a moins pesé sur le premier partiel. La condamnation en France a provoqué une hausse des actifs pondérés au risque (RWA) de l’ordre de 2,8 milliards, augmentation approuvée par le gendarme financier Finma, a assuré jeudi le directeur financier Kirt Gardner lors d’une conférence téléphonique. Les ratios de capitalisation n’ont pas été dégradés pour autant.

Volatilité

Les conditions de marché difficiles ont, comme attendu, plombé la performance. Le produit d’exploitation a ainsi reculé de 11,6% à 7,22 milliards de dollars.

La grande banque, qui suit un programme d’économies visant à compenser la volatilité des recettes, a allégé ses charges de 6,5% à 5,67 milliards. L’objectif de réduction des coûts de 300 millions de dollars pour 2019, annoncé le 20 mars, est confirmé.

La gestion de fortune, une des principales activités d’UBS, a suivi la tendance générale. La division Global Wealth Management a vu son résultat avant impôts fondre de 21% à 873 millions de dollars. La grande banque déplore notamment un recul de l’activité clientèle dans la région stratégique Asie/Pacifique (Apac), bien qu’elle y revendique un record de volumes à 400 milliards.

La zone Apac a contribué à hauteur de 16 milliards aux entrées nettes d’argent, qui se sont élevées à 22,3 milliards entre janvier et mars.

La banque d’affaires (Investment Bank) a pâti de marchés difficiles. Le bénéfice avant impôts a été tronqué de 64% à 221 millions, mieux toutefois que les 157 millions prévus par le consensus. Plusieurs analystes ont souligné le net regain de forme de cette unité.

Rachat d’actions

Dans ce contexte de rebond de la conjoncture mondiale et des marchés, UBS affirme pouvoir tirer son épingle du jeu en raison de sa diversification. Aucune prévision chiffrée n’est fournie pour l’exercice dans son ensemble.

La direction annonce la reprise de rachat d’actions au deuxième trimestre 2019, sans apporter davantage de précisions. Compte tenu du cours de l’action UBS, le groupe zurichois privilégie le rachat de titres au versement de dividende, a expliqué M. Ermotti.

Vers 13h00, le titre Credit Suisse s’enrobait 0,7% à 13,48 francs, dans un SMI grappillant 0,22%.

Interrogé sur les spéculations autour de DWS, Sergio Ermotti a refusé de commenter. La presse britannique a rapporté mercredi qu’UBS envisageait de fusionner sa division Asset Management avec DWS, l’unité de gestion d’actifs du colosse allemand Deutsche Bank. Pour M. Ermotti, l’activité de gestion d’actifs d’UBS n’a pas de problème de taille critique.

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