Sycomore échoue à bouleverser le conseil d’administration d’Atos

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«M. le président, vous avez la chance de diriger une entreprise qui opère dans un secteur qui regorge d’opportunités de croissance. Il faut comprendre ces évolutions, force est de constater que ce n’est pas le cas de ce conseil», a déclaré l’associé-fondateur du fonds, Cyril Charlot.

L’assemblée générale (AG) du groupe informatique français Atos a rejeté mercredi les propositions d’actionnaires dissidents demandant la révocation du président du conseil d’administration (CA), Bertrand Meunier, contesté après deux années de pertes et de mauvais résultats boursiers.

Les quatre résolutions portées par le fonds Sycomore, qui n’avaient pas obtenu le soutien du CA ni des sociétés de conseil de vote, ont été rejetées sans surprise avec plus de 65% des voix contre.

Mais signe de l’écho important des reproches de Sycomore, la direction a dû faire face lors de l’AG au mécontentement de plusieurs actionnaires individuels, inquiets des projets du groupe qui entend scinder avant la fin de l’année en deux entités distinctes.

«M. le président, vous avez la chance de diriger une entreprise qui opère dans un secteur qui regorge d’opportunités de croissance. (...) Il faut comprendre ces évolutions, force est de constater que ce n’est pas le cas de ce conseil», a déclaré l’associé-fondateur de Sycomore, Cyril Charlot.

L’activiste pointe notamment le bilan «largement dégradé» d’Atos depuis le départ de son dirigeant Thierry Breton en 2019, avec 4 milliards d’euros de pertes en deux ans et l’effondrement du titre à la Bourse de Paris, de plus de 80%.

«Le cours de l’action Atos est plus bas que tout», a convenu Bertrand Meunier, même si le titre a progressé de plus de 4%, à 13 euros, durant la journée.

Mais, «contrairement aux allégations des actionnaires requérants, le conseil d’administration considère que la société ne fait pas face à une crise de gouvernance majeure», a-t-il ajouté, jugeant que Sycomore fondait ses reproches sur des «épisodes du passé».

«Les actionnaires requérants ne démontrent pas comment et pourquoi ma révocation améliorerait la dynamique du conseil d’administration ou l’orientation stratégique de la société», a poursuivi Bertrand Meunier.

«Le groupe a renoué avec la croissance, avec une performance opérationnelle et financière depuis le troisième trimestre 2022», a appuyé Nourdine Bihman, directeur général d’Atos.

«Nous avançons très rapidement dans notre projet de séparation, dont la finalisation est prévue au second semestre», a-t-il ajouté.

Ce projet vise à créer deux sociétés. D’un côté, Tech Foundations (6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022), qui regroupera après une importante restructuration les activités historiques d’infogérance, ainsi que les métiers autour du cloud, des services professionnels et du poste de travail.

De l’autre, Eviden, qui englobe les activités de transformation numérique, de cybersécurité, de «big data» (informatique quantique, supercalculateurs, intelligence artificielle...), pour un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros.

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