«Nous voulons analyser rigoureusement le passé et communiquer les résultats de l’enquête en toute transparence», a déclaré Pascal Gantenbein, vice-président du Conseil d’administration.
Dans le sillage de l’affaire Pierin Vincenz, Raiffeisen Suisse lance une enquête indépendante pour identifier d’éventuelles irrégularités dans les achats de participations réalisées depuis 2005 par la banque ou ses filiales. Bruno Gehring, enquêteur indépendant, dirigera cette mission, épaulé par une équipe du cabinet d’avocats d’affaires Homburger, a précisé la banque mercredi.
«Nous voulons analyser rigoureusement le passé et communiquer les résultats de l’enquête en toute transparence afin de renforcer la confiance en Raiffeisen Suisse», a déclaré Pascal Gantenbein, vice-président du Conseil d’administration, cité dans le communiqué.
Le but principal est de vérifier si des irrégularités ont été commises dans la centaine de prises de participations réalisées au cours de la période sous revue. Les entreprises et les transactions pour lesquelles le Ministère public de Zurich (MPC) a ouvert une enquête directe ne sont pas concernées par ce contrôle.
Bruno Gehrig dispose d’une grande expérience dans des fonctions exécutives et de surveillance au sein du secteur des services financiers, précise le communiqué. L’enquête devrait se terminer au plus tard fin 2018.
L’Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) a lancé l’année dernière une procédure d’enforcement contre Raiffeisen pour violation présumée des règles de gouvernance d’entreprise.
Pierin Vincenz était patron de Raiffeisen de 1999 à 2016 et détenait plusieurs mandats auprès de conseils d’administration, notamment en tant que président (1999 à 2017) du prestataire de services financiers Aduno, détenu à plus de 25% par Raiffeisen. M. Vincenz fait l’objet d’une procédure pénale du Ministère public zurichois pour gestion déloyale lorsqu’il présidait Aduno. Il a été placé début mars en détention préventive.
A l’origine de cette enquête se trouve une plainte déposée en décembre 2017 par Aduno. Ce dernier reproche notamment à M. Vincenz de s’être enrichi personnellement lors de plusieurs acquisitions et notamment la société d’investissement Investnet, revendue depuis par Raiffeisen. Le Grison conteste les accusations portées à son encontre.
La coopérative bancaire a pour sa part porté plainte contre Pierin Vincenz, l’accusant de gestion déloyale.