La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (MPS) a dépassé les attentes avec un bénéfice net de 1,95 milliard d’euros en 2024, dans un contexte de baisse des taux d’intérêt sur les marchés.
Ce résultat, publié jeudi, est certes en baisse de 4,9% sur un an, mais bien supérieur au consensus des analystes de Factset qui tablaient sur 1,79 milliard d’euros.
En 2023, MPS avait affiché un bénéfice net de 2,05 milliards d’euros, soutenu par le fait que la banque avait pu libérer des provisions de 471 millions d’euros après une série de jugements de tribunaux en sa faveur.
Ancien maillon faible du secteur bancaire, Monte dei Paschi a surpris les marchés fin janvier en lançant une offre publique d’échange (OPE) sur la prestigieuse banque d’affaires Mediobanca, la valorisant à 13,3 milliards d’euros.
Cette offre a été sèchement repoussée par Mediobanca qui l’a jugée «hostile», «destructrice de valeur» et «contraire» à ses intérêts.
Forte «d’une excellente rentabilité et de la solidité de son capital, MPS est prête à mettre en oeuvre» un «regroupement innovant avec Mediobanca pour créer un nouveau champion national», a confirmé la banque de Sienne jeudi dans un communiqué.
MPS compte reverser à ses actionnaires «plus d’un milliard d’euros» de dividendes au titre des résultats de 2024, avec un coupon de 0,86 euro par action.
Au quatrième trimestre, la banque de Sienne a vu son bénéfice net divisé par trois, à 385 millions d’euros, un résultat cependant là aussi supérieur aux attentes des analystes.
Les revenus de la plus vieille banque du monde ont augmenté de 6,2% à 4,03 milliards d’euros sur l’année 2024, confirmant le net redressement de ses comptes.
Les commissions ont rebondi, gagnant 10,8% à 1,46 milliard d’euros, après avoir reculé de 3,1% en 2023.
Le revenu net d’intérêts n’a progressé que de 2,8% à 2,35 milliards d’euros, dans la foulée de la baisse des taux sur les marchés.
Le ratio de fonds propres CET1, qui mesure la solidité financière de la banque, est passé à 18,2% fin décembre, conte 18,3% fin septembre.
L’offensive de MPS sur Mediobanca bénéficie du soutien du gouvernement Meloni, son premier actionnaire avec 11,7%, qui compte sur la naissance d’un troisième pôle bancaire pour concurrencer Intesa Sanpaolo et UniCredit.
Au bord d’une faillite retentissante, la banque de Sienne, fondée en 1472, avait dû être renflouée en 2017 à hauteur de 5,4 milliards d’euros par l’Etat italien qui en est devenu le principal actionnaire.