Meilleur résultat de Lloyds depuis plus de dix ans

AWP

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Le bénéfice net dépasse les 3 milliards de livres. Le CEO António Horta-Osorio évoque la résistance de l’économie britannique en 2017.

Lloyds Banking Group a annoncé mercredi avoir nettement amélioré ses résultats en 2017, avec un bénéfice net en hausse de 52%, profitant de la résistance de l’économie britannique malgré le Brexit.

Forte de ce bénéfice net, qui a atteint 3 milliards de livres soit sa meilleure performance en plus de dix ans, la banque britannique s’est montrée confiante pour la suite et a annoncé un plan de rachat d’actions portant sur un milliard de livres.

«Bien que la nature précise des relations futures du Royaume-Uni avec l’Europe demeure peu claire et que les perspectives économiques soient du coup incertaines, l’économie a résisté avec un faible taux de chômage, un taux d’emploi record, des prix immobiliers stables et une croissance du PIB de 1,8%», a expliqué le directeur général de Lloyds Banking Group (LBG), António Horta-Osorio, dans un communiqué.

Le dirigeant s’est montré en outre plutôt optimiste sur l’année en cours, indiquant lors d’une conférence de presse que malgré «la période d’incertitude politique et économique», il prévoyait «une croissance du PIB en 2018 à un niveau similaire à celui de 2017».

La banque veut mettre toujours plus l’accent sur la banque en ligne et entend investir 3 milliards de livres (3,4 milliards d’euros) notamment dans les nouvelles technologies d’ici à 2020 pour doper sa présence numérique.

Interrogé sur de potentielles nouvelles fermetures d’agences que cette stratégie pourrait entraîner, M. Horta-Osorio n’a pas répondu directement, se contentant de dire que la banque «continuera d’avoir le réseau d’agences le plus important du pays».

«Ce que nous devons faire c’est nous adapter à ce que les clients veulent et cela passe par l’évolution des agences vers les besoins plus variés des consommateurs», a-t-il expliqué.

Sauvée de la faillite lors de la crise financière internationale par une intervention de l’Etat qui était monté jusqu’à 40% de son capital en 2009, la banque a mené depuis de nombreuses restructurations et s’est recentrée sur son activité envers les entreprises et les particuliers au Royaume-Uni. L’Etat a vendu ses toutes dernières parts dans LBG en 2017.

Actionnaires récompensés

L’an passé, la Banque d’Angleterre a de surcroît élevé son taux d’intérêt pour la première fois depuis plus de dix ans, une évolution amenée à se poursuivre et qui devrait profiter à LBG en relevant les marges qu’elle peut obtenir sur les prêts qu’elle concède.

Dans le détail, son produit net bancaire (qui correspond au chiffre d’affaires) a grimpé de 5% l’an passé, à 17,5 milliards de livres.

L’amélioration des comptes est d’autant plus notable que le groupe a dû, parallèlement, enregistrer des provisions plus importantes liées aux scandales des PPI (Payment Protection Insurance), avec 1,65 milliard de livres mis de côté en 2017 contre 1 milliard en 2016.

Ce scandale d’assurances-crédit défectueuses, qui remonte aux années 1990, touche les grandes banques britanniques, mais LBG, très dépendante de la banque de détail, a été l’établissement qui a dû passer le plus de provisions, avec plus de 19 milliards de livre au total ces dernières années (21,5 milliards d’euros), soit plus de la moitié du fardeau total des banques dans cette affaire.

LBG a dû en outre provisionner 865 millions de livres supplémentaires pour faire face à des amendes et pénalités infligées par diverses autorités pour mauvaises conduites passées - un fléau pour les banques britanniques dont les comptes souffrent depuis des années des conséquences financières de divers scandales. Ce chiffre était toutefois de près de 1,1 milliard en 2016.

Signes de sa confiance, le groupe a relevé de 20% le montant du dividende total versé aux actionnaires en 2017. Il a dévoilé le rachat d’un milliard de livres de ses propres actions à partir du mois de mars, un plan qui s’étalera sur un an.

De son côté, le marché accueillait favorablement la publication, le titre prenant 1,55% à 68,90 pence vers 10H20 GMT dans un marché en baisse.

«Un chiffre d’affaires et des bénéfices en hausse, un capital plus solide mais les PPI qui pèsent encore un peu, Lloyds ressemble de plus en plus à une banque où tous les feux sont au vert», explique Neil Wilson, analyste chez ETX Capital.