Le conseil d’Etat grison ne se montre que partiellement convaincu par les conclusions du rapport du cabinet Ernst & Young, rendu la semaine dernière et blanchissant la Banque cantonale des Grisons (GKB) dans l’affaire de l’octroi de crédits au groupe immobilier Signa du magnat autrichien déchu René Benko.
L’exécutif cantonal perçoit une nécessité d’agir au niveau des instances dirigeantes de l’établissement, indique-t-il dans une prise position rendue publique lundi.
Les responsables de la GKB seront invités à débattre notamment de leurs obligations en matière de transparence. Le gouvernement cantonal tient à préciser que son objectif ultime est de garantir à l’avenir le succès et la sécurité de la banque.
Mandaté par la Banque cantonale des Grisons (GKB), son auditeur aux comptes Ernst & Young était parvenu à la conclusion que l’octroi au groupe Signa, en cours d’effondrement, de crédits pour plus de 60 millions de francs était en règle. Le rapport considère notamment que le rôle du président Peter Fanconi s’est limité à la mise en contact des parties à une présence pour la première entrevue, sans implication subséquente dans les processus décisionnels.
Le cabinet n’a en outre pas décelé d’avantages indus ou de conflit d’intérêt du président, nonobstant des investissements personnels dans trois sociétés de l’empire Signa, toutes les obligations de déclaration ou de publication en la matière ayant été observées.
L’audit égratigne tout de même la GKB, considérant que les critères internes d’engagement de crédits n’ont dans les deux cas pas été scrupuleusement respectés. Les deux décisions favorables avaient de ce fait été rendues en qualité d’»opérations exceptionnelles». Les auteurs recommandent de surcroît une optimisation des pratiques en matière de documentation et de référencement des considérations sur lesquelles ont reposé ces décisions.
L’enquête portait sur un crédit syndiqué de 58,3 millions de francs destiné à l’immeuble zurichois abritant Globus, ainsi que sur une reconnaissance de dette pour 3 millions d’euros. Le premier contrat a jusqu’ici toujours été honoré, la dernière fois au mois de mars 2024. Le second en revanche a été intégralement amorti, du fait de l’insolvabilité de l’emprunteur.