Elle empoche le montant de 150’000 francs pour développer ses solutions permettant une authentification facilitée de l’art.
Spin-off du Centre suisse d’électronique et de micro-technique (CSEM), la société neuchâteloise MATIS décroche le Prix BCN Innovation 2022. Elle empoche le montant de 150’000 francs pour développer ses solutions permettant une authentification facilitée de l’art. La cérémonie de remise du Prix s’est déroulée le mercredi 19 octobre 2022 au Théâtre du Passage à Neuchâtel et a été diffusée en direct sur internet et sur la télévision de l’Arc jurassien, Canal Alpha.
Pour sa 13e édition, le Prix BCN Innovation a primé une technologie au service de l’art en récompensant MATIS. Encore incubée au CSEM, la société lauréate devrait prendre son envol l’année prochaine afin de commercialiser son système d’imagerie multispectrale à illumination induite de petite taille. Ce système, qui se glisse sur un appareil photo standard (disponible dans le commerce) permet notamment de révéler les couches sous-jacentes d’une peinture, de qualifier les pigments et de les comparer avec une base de données étoffée et sécurisée.
La solution de MATIS, emmenée par la chercheuse Marie Didier, vise le marché de l’art dans sa globalité et devrait permettre une forme de standardisation de l’expertise ainsi qu’une meilleure détection de la contrefaçon de peintures, même si l’intervention humaine des spécialistes restera au cœur de l’analyse.
«Nous avons été impressionnés par les nouveaux outils développés par MATIS, relève Yves Perriard, professeur à l’EPFL et président du jury du Prix BCN Innovation. Des œuvres actuellement moins onéreuses ne sont pas soumises à l’examen de contrefaçon pour des raisons de coûts alors qu’avec la technologie proposée ici, elles pourront être analysées: la chaîne de valeur s’en trouve renforcée.» Grâce à la récompense de 150’000 francs du Prix BCN Innovation, la jeune pousse pourra accélérer la mise sur le marché de sa solution.
Si MATIS a remporté le concours, le jury a relevé l’incroyable diversité et la qualité des deux autres projets finalistes, sans classement entre eux. Canopé propose une plateforme web pour accompagner les entreprises à prendre en main leur stratégie numérique responsable, en incluant par exemple des outils de gamification. Quant à la nouvelle marque horlogère KERIS, elle réinvente le pendule neuchâtelois pour en faire à la fois un objet de design moderne, mais également une pièce qui traverse le temps.
Rappelons que ce prix décerné par la Banque Cantonale Neuchâteloise a pour but de favoriser la réalisation de projets novateurs dans le domaine économique et scientifique dans le canton de Neuchâtel. «Quand on voit la diversité des secteurs dans lesquels l’entreprise lauréate et les deux finalistes sont actifs, on mesure toute la richesse de l’innovation dans notre canton, se réjouit Jean Studer, président du Conseil d’administration de la BCN. Ce Prix doit vraiment constituer un tremplin pour la start-up lauréate, afin qu’elle puisse concrétiser son innovation, la porter sur le marché et ainsi déclencher le cercle vertueux de la création d’emplois.»