HSBC Private Bank Suisse reste dans les chiffres rouges

AWP

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Les provisions constituées par la filiale du géant britannique sont notamment destinées à régler des litiges liés à l’affaire Falciani, dont l’origine remonte à plus de dix ans.

HSBC Private Bank Suisse a redressé la barre en 2017, sans toutefois se sortir des chiffres rouges. Les affaires héritées du passé ont plombé la performance de l’établissement, filiale du géant britannique HSBC, qui a dû constituer des provisions. Les sommes sont notamment destinées à régler des litiges liés à l’affaire Falciani, dont l’origine remonte à plus de dix ans.

La banque genevoise a subi en 2017 une perte avant impôts de 184 millions de dollars, à comparer aux -491 millions de l’année précédente, selon les indications obtenues mardi par AWP. En 2016, des dépréciations d’actifs et la constitution de provisions avaient fait plonger les résultats de HSBC Private Bank Suisse.

La contreperformance enregistrée l’année dernière est imputable une nouvelle fois à des éléments non-récurrents. HSBC Suisse se prépare à d’éventuelles amendes réclamées par des juridictions étrangères, sur la base de données volées en 2006-2007 par l’ex-informaticien Hervé Falciani.

En novembre 2017, l’établissement genevois a réglé une amende de 300 millions d'euros au Trésor français, afin de clore l’un des volets de l’affaire. Deux anciens dirigeants de la banque privée font toujours l’objet de poursuites pénales dans l’Hexagone.

D’autres pays comme l’Espagne, les Etats-Unis, la Belgique, l’Inde et l’Argentine mènent des procédures contre la filiale helvétique pour évasion ou fraude fiscale, blanchiment d’argent et démarchage illicite de clients. A fin décembre, le groupe a constitué pour ces affaires une provision de 604 millions de dollars.

LITIGES DIVERS ET VARIÉS

Au niveau des litiges, HSBC Suisse est encore empêtrée dans les affaires de manipulation du Libor, de l’Euribor, d’autres taux de référence et du marché des changes. La banque affirme coopérer avec les autorités qui ont lancé ces enquêtes.

Sur le plan opérationnel, la division Global Private Bank, qui sert des clients investissant dès 5 millions de dollars, a accusé une perte avant impôts de 192 millions de dollars, contre -493 millions de dollars en 2016. Les éléments extraordinaires susmentionnés ont pesé sur la plus importante unité de l’établissement.

La banque de détail a plongé dans les chiffres rouges, à -2 millions de dollars, alors qu’elle avait bouclé à l’équilibre en 2016. Cette division inclut également les «petits» clients de gestion de fortune. L’activité banque commerciale a vu son résultat reculer de 22,2% à 7 millions de dollars.

Le volume de crédits s’est enrobé de 2,0% à 8,39 milliards de dollars. Les dépôts clientèle se sont fixés à 7,94 milliards, ce qui représente une chute de 16,2%. Cette baisse illustre un transfert des avoirs des comptes vers des produits d’investissements. L’argent demeure dans le giron d’HSBC Suisse, qui ne publie toutefois pas sa masse sous gestion.

La filiale helvétique de HSBC a adopté en 2010 une nouvelle stratégie, se limitant désormais à quelque 20 marchés clés, contre 150 auparavant. Elle vise désormais des clients originaires du Moyen-Orient, d’Europe et de Suisse souhaitant investir au moins 5 millions de dollars avec la banque.

La banque genevoise dispose d’un bureau à Zurich. Elle emploie plus de 1300 personnes sur deux sites.

Globalement, le groupe HSBC a vu son bénéfice net multiplié par sept l’année dernière, à 9,68 milliards de dollars. Ces résultats semblent témoigner du redressement du géant bancaire, qui a été ébranlé par les scandales – comme la mise en place d’un vaste système d’évasion fiscale dans la filiale suisse – et des résultats financiers décevants.

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