Chute du bénéfice net pour la BC du Jura en 2020

AWP

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L’établissement revendique néanmoins un exercice «solide» marqué notamment par une hausse des volumes. Le dividende proposé est revu à la baisse.

Soucieuse de couvrir le risque de défaut de crédit, la Banque cantonale du Jura (BCJ) a constitué en 2020 des provisions qui ont plombé sa performance. Sans tenir compte de cet élément exceptionnel, l’établissement a crû dans son activité principale des crédits, tant du point de vue des volumes que des recettes. Le dividende proposé est nettement revu à la baisse.

L’économie jurassienne, très industrielle et tournée notamment vers le secteur de l’horlogerie, a pâti de la chute conjoncturelle causée par la pandémie de COVID-19, notamment le recul des exportations suisses. «Les entreprises sont restées flexibles et elles ont réussi à ajuster la machine sans détruire l’outil de travail», a imagé mardi Christina Pamberg, présidente de la BCJ, en conférence de presse.

Les entreprises du canton ont prouvé leur résilience, puisqu’aucune faillite n’est à déplorer dans la clientèle de la banque, selon son directeur Bertrand Valley. Malgré cela, des provisions pour défaillance de crédits ont été constituées à hauteur de 4,6 millions de francs. Ces réserves ont causé un recul de 22,7% du bénéfice net sur un an, à 7,1 millions de francs.

M. Valley a néanmoins souligné que, sans cet effet, la BCJ a signé le deuxième meilleur résultat de son histoire au terme d’une année très intense. Les employés ont dû traiter des centaines de demandes de crédits COVID-19. La BCJ en a accordé à plus de 300 entreprises pour un montant total de 61,8 millions de francs.

Près de 43 millions de francs de crédits garantis par la Confédération n’étaient toujours pas remboursés à fin 2020. «Nous devons être actuellement autour de 40 millions», a indiqué mardi le directeur général Bertrand Valley.

Recettes stables

Principale source de revenus, les opérations d’intérêt ont permis de dégager en 2020 un résultat brut de 35 millions, en hausse de 3,1%. En raison des provisions, le résultat net de cette activité, coeur de métier de la BCJ, présente une contraction de 9,8% à 30,5 millions de francs.

La baisse des opérations de paiement a causé un recul de 7% des commissions à 12,7 millions de francs. Le produit d’exploitation est resté stable à 48 millions. Les charges ont été allégées de 3,1% à 27,0 millions.

La somme au bilan s’est envolée de 16,5% à presque 4 milliards de francs, les créances hypothécaires ayant gonflé de 5,5% à 2,59 milliards de francs et les dépôts clientèle de 13,1% à 2,31 milliards. Les crédits Covid-19 ont fait bondir de plus de 10% les créances à la clientèle.

L’assemblée générale du 29 avril devra se prononcer sur un dividende raboté à 1,20 franc par action, contre 1,85 franc l’exercice précédent.

Pour 2021, la direction s’attend à une augmentation du résultat opérationnel rendue possible par une embellie en fin d’année. La BCJ table sur une sortie de la crise au deuxième semestre, sous l’effet des campagnes de vaccination. A en croire M. Valley, la constitution de nouvelles provisions n’est pas à l’ordre du jour.

A 11h37, l’action BCJ n’était pas traitée et présentait un cours de 54,50 francs.

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