Binance, la plus grande plateforme mondiale d’échange de cryptomonnaies, va se retirer entièrement de Russie, a-t-elle annoncé mercredi, sur fond de craintes de poursuites par les autorités américaines liées au conflit en Ukraine.

La société va vendre l’intégralité de ses activités en Russie à CommEX, une plateforme d’échanges de cryptomonnaies lancée officiellement mardi. Binance était potentiellement sous le coup d’investigations par les autorités judiciaires aux Etats-Unis: selon une information de l’agence Bloomberg en mai dernier, Binance est soupçonnée d’avoir permis à des ressortissants russes d’échapper aux sanctions américaines imposées à Moscou après l’invasion de l’Ukraine.

La société, qui a régulièrement été confrontée à des polémiques depuis sa création en 2017, avait nié toute violation des sanctions. «Nous reconnaissons qu’opérer en Russie n’est pas compatible avec la stratégie de mise en conformité de Binance», a déclaré Noah Perlman, porte-parole de Binance, cité dans le communiqué, mercredi.

La plateforme a indiqué que ce processus de vente des activités prendrait une année avant d’être achevé.

Binance est le leader mondial de la cryptomonnaie, un secteur qui a traversé récemment une série de scandales, entre piratages, vols et effondrement des valeurs boursières.

Deux régulateurs financiers américains la poursuivent en justice et, selon plusieurs médias, la société et son charismatique patron Changpeng Zhao sont visés par une enquête du ministère américain de la Justice, notamment pour blanchiment d’argent.

Le secteur de la cryptomonnaie, très volatil, avait atteint une valorisation de plus de 3000 milliards de dollars (environ 2750 milliards de francs) l’année dernière grâce à une gamme de produits complexes, promus par des célébrités.

Mais la bulle avait ensuite volé en éclats, notamment à la suite de l’effondrement de la bourse d’échange FTX et de l’inculpation de ses dirigeants.