Année faste pour Julius Baer, qui croit tous azimuts

AWP

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Le produit d’exploitation s’est renforcé de 5,9%, indique Julius Baer, qui a maîtrisé ses charges. Celles-ci sont restées stables (+0,1%) à 2,47 milliards.

Les turbulences provoquées par le coronavirus sur les marchés financiers ont profité à Julius Baer en 2020. Les recettes ont augmenté nettement grâce à une solide activité clientèle. La banque zurichoise a relevé son dividende et relance un nouveau programme de rachat d’actions. Côté effectifs, 280 emplois supplémentaires vont passer à la trappe.

La collecte d’argent s’est révélée très favorable pour Julius Baer, qui a enregistré des entrées nettes d’argent de 15,1 milliards de francs, contre 10,6 milliards l’exercice précédent, a indiqué lundi la banque. Ces afflux proviennent principalement des marchés européens, mais également d’Asie, des Emirats arabes unis et du Mexique.

La filiale italienne Kairos, l’enfant à problèmes du groupe, a continué à subir des sorties nettes d’argent, sans compter la soustraction de 2,8 milliards d’actifs suite à un reclassement comptable. Lors d’une conférence téléphonique, le directeur financier Dieter Enkelmann a cependant affirmé que la restructuration de la société était arrivée à son terme.

Le produit d’exploitation s’est renforcé de 5,9% à 3,58 milliards de francs, alors que les charges sont restées stables (+0,1%) à 2,47 milliards. Le ratio coûts-revenus a été amélioré de 4,7 points de pourcentage à 66,4% et la marge brute s’est fixée 88 points de base (pb), contre 82 pb l’exercice précédent.

Sur un objectif d’économies de 200 millions de francs, la base de coûts a été réduite de 130 millions l’année dernière. Globalement, la banque a biffé 300 emplois en 2020 et prévoit la suppression de 280 postes supplémentaires cette année.

Nouvelle provision

Julius Baer a provisionné 73 millions de francs en vue de la résolution du litige aux Etats-Unis lié au scandale de corruption de la Fédération internationale de football association (Fifa). En février dernier, le gendarme financier Finma avait dénoncé des lacunes graves en termes de lutte contre le blanchiment d’argent et interdit à l’établissement zurichois de procéder à des acquisitions importantes.

Le directeur général Philipp Rickenbacher espère que ces sanctions seront levées en 2021, la banque ayant bien avancé dans l’implémentation de mesures prudentielles réclamées par le régulateur.

Apuré des frais d’intégration et de restructuration, le bénéfice ajusté a bondi de 23,9% à 956,6 millions de francs, tandis que le résultat net s’est envolé de plus de moitié à 698,6 millions. Les actionnaires devront se prononcer sur un dividende de 1,75 franc par action, contre 1,50 franc au titre de 2019.

Les chiffres publiés sont globalement supérieurs aux attentes des analystes interrogés par AWP.

Le groupe annonce par ailleurs le lancement d’un nouveau programme de rachat d’actions à hauteur de 450 millions de francs entre mars 2021 et février 2022, sous réserve des conditions de marché.

L’établissement zurichois ne fournit aucune prévision chiffrée pour l’année en cours. Présentés il y a un an, les objectifs 2022 sont maintenus. Le patron a cependant indiqué à AWP Video que janvier a continué d’être solide. L’exercice 2021 devrait dans l’ensemble être «une année active» en raison de la volatilité sur les marchés, des incertitudes politiques et du rebond économique, a ajouté M. Rickenbacher.

A la Bourse, l’action Julius Baer a fait partie des rares perdants: elle a fini en recul de 2,1% à 52,88 francs, dans un SLI en hausse de 1,4%.

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