Le dollar a accru ses gains face aux principales devises vendredi après un nombre de créations d’emplois en juin aux Etats-Unis meilleur qu’attendu, laissant à la Banque centrale américaine plus de latitude avant d’éventuellement décider d’abaisser les taux.

Vers 19H15 GMT (21H15 à Paris), l’euro baissait de 0,51% face au billet vert, à 1,1227 dollar.

La première économie du monde a créé 224.000 emplois en juin. Ce chiffre est d’autant plus remarquable que l’enquête publiée par l’entreprise ADP, jugée moins fiable que le rapport officiel, avait déçu.

«Le chiffre principal s’est amélioré (au-dessus des attentes des analystes qui tablaient sur 160.000) mais la progression du salaire moyen a baissé», a toutefois nuancé Naeem Aslam, analyste pour Think Markets, pour qui cela risque d’ajouter de la «confusion» sur le marché.

Le consensus tablait en effet sur une progression des salaires de 3,2% alors qu’elle s’est établie à 3,1%. Quant au taux de chômage, il est monté à 3,7% (+0,1 point) sous l’effet d’une plus forte participation au marché de l’emploi.

Ces données sont particulièrement importantes car elles conditionnent en partie la trajectoire future de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

Lors de sa dernière réunion, la banque centrale américaine a signalé clairement qu’elle envisageait une baisse de ses taux d’intérêt à la fin du mois, afin de stimuler l’économie. Cela aurait également pour effet de rendre le dollar moins rémunérateur et donc moins attractif pour les cambistes.

Presque tous les analystes s’attendent à une telle action mais des doutes subsistent sur son ampleur (25 ou 50 points de base).

«Il existe aussi des doutes parmi les observateurs du marché sur la possibilité même d’un abaissement des taux en juillet» alors que les créations d’emplois ont rebondi et que les discussions commerciales sino-américaines ont repris, a remarqué Fawad Razaqzada de Forex.com.

Le président américain Donald Trump a pour sa part de nouveau exhorté la Banque centrale à baisser les taux d’intérêt pour stimuler encore davantage la croissance en affirmant: «Si la Fed baissait les taux d’intérêt, nous serions comme une fusée».

Mais le marché a peu réagi à cette déclaration.

En début d’échanges européens, l’euro avait déjà pâti des chiffres des commandes industrielles allemandes en mai, qui ont reculé de 2,2% alors que les analystes tablaient sur une quasi-stabilisation.

Cette baisse plus forte qu’attendu «renforce les inquiétudes qui pèsent sur le secteur manufacturier allemand», ce qui se répercute sur l’euro, avaient commenté les analystes du courtier Sucden.