L’initiative pour un revenu de base est relancée

Communiqué, Comité d'initiative

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«Le revenu de base inconditionnel peut nous aider à décélérer, à mieux utiliser notre temps au lieu de courir après l’argent», déclare Oswald Sigg, membre du comité de l’initiative.

Avec la crise du coronavirus, l’introduction d’un revenu de base inconditionnel est un sujet plus actuel que jamais. C’est pourquoi un comité indépendant des partis politiques a lancé une deuxième initiative populaire avec pour mot d’ordre «Quand si ce n’est maintenant?». L’objectif est de garantir des moyens de subsistance à toutes et tous et de respecter le droit humain fondamental de pouvoir mener une existence digne et autodéterminée, mais aussi de valoriser le travail non rémunéré jusqu’à présent. Le revenu de base n’est pas destiné à remplacer les assurances sociales mais à les développer.  L’initiative exige également qu’à l’avenir, tous les secteurs économiques payent enfin équitablement leurs impôts. Le secteur financier et les entreprises technologiques sont ici particulièrement concernés. C’est ainsi que le revenu de base inconditionnel pourra être financé.

L’initiative populaire « Vivre avec dignité - Pour un revenu de base inconditionnel finançable » doit permettre à toutes les personnes établies en Suisse de mener une existence digne au sein de la famille, de la société et de l’économie. Elle est ainsi en quelque sorte une assurance contre les angoisses existentielles.

Aujourd’hui, en Suisse, le pourcentage de travail non rémunéré est supérieur à celui du travail rémunéré. Un revenu de base inconditionnel permettrait enfin de reconnaître à sa juste valeur le travail indispensable à notre société comme les soins familiaux et extrafamiliaux (travail de «care») ainsi que le bénévolat (engagement non rémunéré en faveur de l’intérêt général).

L’introduction d’un revenu de base inconditionnel permettrait aussi de développer davantage les assurances sociales et de garantir à toutes e tous le minimum vital, même sans activité lucrative. La numérisation et l’automatisation ne seraient plus considérées comme des menaces, mais au contraire comme des opportunités. L’angoisse permanente de perdre son emploi, son indépendance et de sombrer dans l’indigence serait ainsi éliminée.

Un revenu de base inconditionnel permettrait de travailler à temps partiel, de faire une pause nécessaire depuis longtemps ou de se réorienter professionnellement. Aujourd’hui, seule une petite minorité de privilégié-e-s peut se le permettre. L’on pourrait ainsi éviter les maladies dues au stress en entreprise ou à l’angoisse de ne pas trouver de travail.

«En ces temps de crise sanitaire et climatique, une approche humainement responsable et respectueuse de l’environnement s’avère essentielle. Il faut donc que l’économie soit au service des personnes, et non le contraire. Dans ce pays, nous voulons tous nous soutenir mutuellement. Le revenu de base inconditionnel peut nous aider à décélérer, à mieux utiliser notre temps au lieu de courir après l’argent et à bénéficier de moyens de subsistance sûrs sans impératifs de croissance», déclare Oswald Sigg, membre du comité de l’initiative et ancien porte-parole du Conseil fédéral.

La majeure partie des coûts inhérents au revenu de base peut être couverte par les recettes fiscales et les assurances sociales. Pour assurer le reste du financement, le secteur financier ainsi que les entreprises technologiques et les plateformes numériques telles que Google, Apple, Facebook et Amazon qui se soustraient à l’impôt jusqu’à présent doivent être mis devant leurs responsabilités. De cette façon, le revenu de base peut être financé de manière solidaire et équitable, car il se fonde sur la rentabilité de tous les secteurs économiques.