Une politique énergétique et climatique efficace - avec l'industrie

Stephan Mumenthaler, Scienceindustries

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Pour atteindre l'objectif zéro net en 2050, il faut des approches coordonnées au niveau international qui facilitent de nouvelles technologies et des innovations.

Comme les défis du changement climatique sont globaux, il faut des approches coordonnées au niveau international - et en même temps, tout le monde doit apporter sa contribution. Le peuple suisse a récemment voté à 59,1% un verdict clair: la Suisse doit atteindre la neutralité climatique d'ici 2050 et ne pas rejeter dans l'atmosphère plus de gaz à effet de serre qu'elle n'en absorbe par ses réservoirs naturels et techniques (objectif net zéro).

Pour atteindre cet objectif, deux mesures sont prévues: les entreprises de l'industrie et de l'artisanat qui utilisent des technologies innovantes pour une production respectueuse du climat doivent bénéficier de subventions à hauteur de 1,2 milliard de francs. Le remplacement des chauffages au mazout, au gaz et électriques par des chauffages respectueux du climat doit être soutenu à hauteur de 2 milliards de francs.

L'association Scienceindustries s'est également engagée en faveur du oui: ses entreprises membres du secteur chimie, pharma et sciences de la vie soutiennent l'objectif net zéro 2050 comme orientation fondamentale et se prononcent en faveur d'une protection proactive et efficace du climat.

Les conditions-cadres doivent être adéquates

L'industrie chimique et pharmaceutique veut continuer à apporter sa contribution à la réalisation des objectifs climatiques de la Suisse et rester un partenaire fiable. Mais pour cela, les conditions-cadres doivent être adéquates. En ce qui concerne la politique, cela signifie: penser l'avenir énergétique de manière plus globale, permettre des approches de solutions reposant sur une large base technologique et miser sur les bonnes incitations économiques comportementales. C'est ainsi que nous pourrons atteindre de manière aussi efficace et efficiente que possible les objectifs énergétiques et climatiques ambitieux que la Suisse s'est fixés.

En comparaison internationale, la Suisse obtient déjà des résultats supérieurs à la moyenne en matière de protection du climat.

Aujourd'hui déjà, l'industrie chimique et pharmaceutique contribue de manière significative à la réduction des émissions de gaz à effet de serre – ces réductions sont obtenues par l'optimisation des processus dans ses propres installations ainsi que dans ses chaînes d'approvisionnement. En outre, l'industrie chimique contribue de manière substantielle à la réalisation des objectifs climatiques: en effet, sans produits chimiques de haute performance, il n'y aurait pas de photovoltaïque, d'énergie éolienne ou d'énergie hydraulique. Et sans matériaux d'isolation sophistiqués, l'efficacité énergétique dans les bâtiments ne serait qu'une illusion. Les produits de l'industrie chimique sont donc un élément indispensable de la transition énergétique.

En tant que secteur économique encore basé sur le carbone aujourd'hui, la transformation vers la neutralité climatique n'est toutefois pas facile à maîtriser. Il est d'autant plus nécessaire d'agir de manière ciblée afin d'éviter les effets indésirables. En comparaison internationale, la Suisse obtient déjà des résultats supérieurs à la moyenne en matière de protection du climat. Selon une évaluation de l'OCDE sur la politique énergétique internationale, la Suisse a l'intensité d'émission la plus faible parmi les plus de trente pays membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Cela s'explique non seulement par la part importante de l'énergie hydraulique et nucléaire dans la production d'électricité, mais aussi par des instruments de politique climatique bien choisis, comme le système de conventions d'objectifs.

Choisir des voies pragmatiques

Un approvisionnement énergétique sûr à des coûts compétitifs est un facteur clé pour l'industrie suisse. La sécurité de l'approvisionnement doit être garantie sans interruption à l'avenir, même si une pénurie d'électricité et de gaz se profile à l'horizon. En effet, si l'énergie se fait rare en Suisse, la Confédération et les cantons prennent des mesures pour limiter la consommation, avec des coupes massives pour l'industrie de production.

Dans ce cas, le commerce de contingents, par exemple, peut être un moyen pragmatique de soulager partiellement l'économie. Concrètement, cela signifie que si une entreprise réduit ses achats d'énergie pour des raisons de coûts, elle peut vendre cette quantité économisée à d'autres sociétés. Les gros consommateurs d'énergie peuvent en contrepartie acquérir les droits de consommation ainsi rendus disponibles.

De même, une réglementation trop conservatrice de l'utilisation d'installations électriques de secours pourrait être fatale à l'industrie en cas de pénurie d'énergie. C'est pourquoi le pragmatisme et l'esprit d'entreprise sont ici de mise: les installations de courant de secours peuvent apporter une contribution importante à la stabilité du réseau électrique et à la réduction de la consommation de gaz pendant une situation de pénurie d'énergie qui se dessine.