Trois valeurs à l’achat

Salima Barragan

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«La digitalisation jouera un rôle majeur dans le monde de l'après-COVID-19», estime Nina Lagron de La Française AM.

Cloud, travail collaboratif, data centers; la crise sanitaire aura des répercussions durables sur l’organisation du travail et profitera à certains sous-secteurs technologiques. Le télétravail, une pratique encore marginale, pourrait se généraliser en Europe. Le point sur trois valeurs bien positionnées pour le monde de demain avec Nina Lagron, responsable des grandes capitalisations chez La Française AM.

Microsoft: la plus polyvalente

Star du home office, Microsoft profitera des retombées de l’essor du télétravail sur tous les fronts grâce à ses produits Outlook, Teams et son cloud Azure destiné aux moyennes entreprises. «Azure, n’est pas le moins cher des cloud mais le plus répandu dans les PME/I; il affiche aussi la plus forte croissance en dehors des Etats-Unis», explique Nina Lagron. Microsoft bénéficie aussi du succès des jeux en ligne avec sa X-Box. Nina Lagron apprécie également cette valeur pour ses bons fondamentaux: «La qualité du mangement est hors pair et l’entreprise à un bon profil ESG. Microsoft a très bien communiqué durant la crise». Dernièrement, la firme de Redmond a annoncé une augmentation 775% des demandes de services de cloud dans les régions confinées. Teams compte 44 millions d’utilisateurs générant 900 millions de minutes d’utilisation par jour. «La marge opérationnelle dépasse les 35%, l’EBITDA franchit les 45%, le rendement du free cash-flow atteint 4% et l'entreprise est net cash positive, c’est-à-dire qu’elle n’a aucune dette», analyse Nina Lagron.

«En Europe, les données de tous les utilisateurs Microsoft
sont transférées vers des serveurs d’Equinix.»
La tech via une REITS avec Equinix

Equinix loue des data centers, des immeubles dédiés à des salles de serveurs louées à des sociétés de technologie. Parmi ses plus grands clients, la société californienne compte Amazon, Microsoft et Alibaba qui utilisent ces espaces pour leur activité de cloud. Equinix s’occupe de tous les aspects logistiques de ces immeubles ainsi que la sécurité contre les infractions ou les incendies. Sa croissance en dehors de Etats-Unis est très forte. «En Europe, les données de tous les utilisateurs Microsoft sont transférées vers des serveurs d’Equinix», relève Nina Lagron. Equinix dégage des marges d’EBITDA et opérationnelle de 48% et 22% respectivement. «Son free cash-flow de 1,5% semble bas mais il faut tenir compte qu’elle déploie 35% de son chiffre d’affaires en capex pour son développement», explique-t-elle. Cependant, en tant que société d’investissements immobiliers cotée (REITS), ses statuts l’obligent à verser une grande partie de son free cash-flow sous forme de dividendes à ses actionnaires.

TSMC: le leader des semi-conducteurs

Taiwan Semiconducteur Manufacturing Company (TSMC) produit les puces le plus avancées au monde. «Elle a la quasi exclusivité de la fabrication des puces d’iPhone même si Apple ne le concède pas en public», révèle Nina Lagron. La loi de Moore datant de 1965, qui stipule que la taille des puces est divisée par deux chaque 18 mois, a atteint ses limites avec celles de la fonderie taiwanaise qui ne font que 7 nanomètres. «Samsung Electronic et Intel ont beaucoup de mal à suivre son développement rapide», commente Nina Lagron. Et pour cause, car «elle investit plus de 35% de ses profits dans le capex, ce qui corresponds à des milliards», poursuit-elle. Ainsi, elle crée d’infranchissables barrières d’entrée. Avec un rendement du free cash-flow de 4%, son EBITDA est de 60% pour une marge opérationnelle de 38%.

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