Dix bonnes raisons d’investir dans la dette d’entreprise

Mondher Bettaieb-Loriot, Vontobel Asset Management

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Face à la nervosité des marchés, les participants s’interrogent sur la voie à suivre.

L’environnement actuel offre un bon point d’entrée pour les obligations d’entreprises: pourquoi est-ce le moment d’investir dans la dette d’entreprise ou d’étoffer ses positions dans ce segment? La réponse en 10 raisons.

  1. Plus bas pour plus longtemps
    Nous ne prévoyons pas de nouveau paradigme, ni d’augmentation permanente des taux d’intérêt. Chaque cycle de taux a culminé à un niveau inférieur au précédent et cette tendance est à notre avis bien installée. Des facteurs tels que des taux d’endettement élevés, le vieillissement démographique ou encore les technologies disruptives, qui engendrent la désinflation, continuent de favoriser la baisse des rendements.
     
  2. Retour à la normale de l’inflation
    L’inflation par les coûts observée en 2021 et 2022 devrait progressivement revenir à la normale. En général, l’inflation par les coûts comprime les marges bénéficiaires des entreprises et des ménages, ce qui finit par éroder la demande et la croissance économique.
     
  3. Rythme plus modéré de la croissance mondiale
    Une baisse de la demande, une hausse des stocks et un durcissement des conditions financières se profilent, et la croissance chinoise n’est pas aussi florissante que par le passé. Les banques centrales ont bien conscience qu’un resserrement trop brutal de leur politique monétaire fragilisera le cycle actuel de l’économie et du crédit.  
     
  4. Baisse des pressions salariales
    Un taux d’activité plus élevé devrait alléger les pressions salariales et, par extension, les pressions inflationnistes. Les déséquilibres induits par la pandémie entre la demande et l’offre de main-d’œuvre devraient s’estomper, mettant fin au phénomène temporaire de la croissance rapide des salaires.  
     
  5. Maintien de la politique accommodante
    Même avec des cycles de hausses de taux en vue, le plein emploi est encore assez loin des niveaux d’avant la crise et les banques centrales devraient continuer à déployer des mesures pour consolider le marché du travail dans son ensemble.      Les inégalités se sont accélérées avec le Covid et les banques centrales s’efforceront de trouver l’équilibre nécessaire pour un fonctionnement plus équitable des économies.
     
  6. Elargissement des spreads
    Les spreads de crédit se sont élargis en raison de la volatilité du marché (géopolitique, durcissement de ton des banques centrales, craintes de resserrement etc.) et paraissent relativement attractifs, surtout compte tenu des fondamentaux du crédit actuellement solides. Moody’s anticipe un déclin global des taux de défaut à 1,5% au deuxième trimestre 2022. Selon nos prévisions, les spreads devraient se resserrer à partir de leurs niveaux actuels.
     
  7. Hausse du revenu lié au carry trade
    Depuis le début de l’année, les taux sans risque ont augmenté d’environ 50 pb pour les bons du Trésor US comme pour les Bunds allemands, offrant un meilleur revenu lié au carry trade pour les investisseurs. Nous prévoyons un retour à la normale des rendements sur le segment des emprunts d’Etat.
     
  8. Affaiblissement de l’offre obligataire
    Les entreprises européennes affichent des niveaux de liquidités élevés et n’auront pas besoin d’émettre beaucoup de dette en 2022. En outre, les prêts bancaires représentent désormais une option de financement moins chère pour les trésoriers et les volumes de prêts devraient augmenter en 2022. Si l’on ajoute les rachats qui totalisent EUR 5 mia par mois dans le cadre du CSPP (Corporate Sector Purchase Programme), nous pouvons tabler en moyenne sur une offre nette faible cette année. Il s’agit donc d’un autre facteur de soutien technique solide pour les obligations d’entreprises.
     
  9. Remplacement des obligations arrivant à échéance
    Dans leurs portefeuilles d’obligations d’entreprises, les banques centrales ont un volume significatif d’échéances prochaines qu’elles s’apprêtent à réinvestir. La BCE aura environ EUR 1,5 mia par mois de dette d’entreprise arrivant à échéance en 2022; ce montant passera à EUR 2,3 mia par mois en 2023 et augmentera encore les années suivantes. Cela représente un soutien technique important pour le marché des obligations d’entreprises européennes.  
     
  10. Un bon point d’entrée
    Les spreads de crédit ont été réévalués et les rendements ont progressé, ce qui offre un bon point d’entrée. Les spreads ajustés des options (OAS) de notre univers se sont élargis de 26% à 170 pb depuis le début de l’année, les obligations AT1 se négocient désormais à un OAS moyen de 385 pb avec des coupons bien supérieurs à 4% pour un portefeuille présentant une note moyenne BBB.

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