Le communiqué mensuel sur le taux de chômage en Suisse publié par le Secrétariat d'État à l'économie (SECO) permet de déduire assez clairement que le chômage se situe à un niveau relativement bas dans notre pays. Les entreprises le ressentent également, elles qui cherchent parfois avec beaucoup de peine du personnel qualifié. Cette tendance à la pénurie ne s'atténuera malheureusement pas dans un avenir proche, et elle s’accentuera même lorsque les «baby-boomers» auront prochainement quitté le marché du travail.
Les employeurs avisés ont reconnu le problème à temps et ont déjà pris certaines dispositions pour pouvoir fidéliser sur le long terme leurs collaborateurs.
La véritable valeur ajoutée d'une caisse de pension attractive pour les employés et les employeurs n’est pas toujours claire. En y regardant de plus près, on constate toutefois que de petits ajustements peuvent entraîner des changements significatifs – et positifs. Avec la prochaine réforme de la LPP et la perspective de la réduction du montant de déduction de coordination, les entreprises auront l’opportunité de se démarquer dans la course aux talents en optant pour une approche stratégique de leur caisse de pension.
Depuis de nombreuses années, les grandes entreprises ont adopté avec succès le concept de plans de prévoyance fractionnés. Mais ce privilège ne se limite pas exclusivement aux grandes entreprises.
Tournant de la prévoyance en 2024
Avec la prochaine réforme de la LPP prévue en septembre, la déduction de coordination sera abaissée. Ce changement entraînera une augmentation du salaire assuré (le salaire assuré correspond au salaire AVS moins la déduction de coordination) et donc une augmentation des cotisations versées dans la caisse de pension. Les employeurs, qui peuvent en grande partie organiser leur propre caisse de pension, ont déjà la possibilité de réduire ou de supprimer volontairement la déduction de coordination. Il en découle ainsi un accroissement des cotisations d'épargne versées dans les caisses de pension qui permet à chaque salarié de profiter d'une fortune de prévoyance plus élevée. En outre, la proposition de lier la déduction de coordination des travailleurs à temps partiel à leur taux d'occupation (plutôt qu’à un montant fixe) va considérablement améliorer la situation des caisses de pension pour de nombreux travailleurs.
Dépasser les exigences minimales
La loi sur la prévoyance professionnelle stipule que, selon la tranche d'âge, un minimum de 7%, 10%, 15% ou 18% du salaire assuré doit obligatoirement être épargné. Les entreprises ont toutefois la liberté d'augmenter volontairement ces cotisations d'épargne jusqu’à un certain seuil. Les entreprises tournées vers l’avenir optent souvent pour des cotisations d'épargne nettement supérieures au minimum légal afin d’offrir une prévoyance plus généreuse à leurs employés. Par ailleurs, de nombreux employeurs prennent en charge plus de 50% du financement de ces cotisations afin de renforcer davantage la sécurité financière à la retraite de leur personnel.
Plans de prévoyance flexibles adaptés aux PME
Depuis de nombreuses années, les grandes entreprises ont adopté avec succès le concept de plans de prévoyance fractionnés. Mais ce privilège ne se limite pas exclusivement aux grandes entreprises; il convient en effet aussi parfaitement aux PME. Des critères tels que la position hiérarchique dans l'entreprise, le niveau de rémunération ou la fonction occupée servent de base à l'élaboration de divers plans de prévoyance. Les plans de prévoyance 1e, qui permettent aux personnes assurées de définir leur propre stratégie de placement, sont particulièrement appréciés. En complément du plan 1e, les employés disposent d'une caisse de pension de base avec un droit de regard limité. Le capital de prévoyance est ainsi réparti entre deux caisses de pension et peut être géré selon des dispositions différentes.
Outre les points précédemment mentionnés, de nombreuses autres mesures peuvent relativement facilement être mises en place dans la gestion des caisses de pension afin de disposer de solutions adaptées aux besoins des collaborateurs.
Pour conclure, il est essentiel d’évaluer et d’ajuster régulièrement la situation de sa caisse de pension afin qu’elle puisse refléter au mieux les évolutions du marché du travail en fonction des nouveaux besoins qui se présentent. Cette approche stratégique de la gestion d’une caisse de pension représente un atout déterminant pour attirer et fidéliser du personnel qualifié sur le long terme.