Un régulateur s’alarme de l’impact du changement climatique sur les marchés

AWP

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Le commissaire de l’agence américaine en charge de la surveillance des produits dérivés réclame des mesures pour limiter les dégâts.

Les catastrophes naturelles liées au changement climatique peuvent avoir un lourd impact sur l’économie et posent en conséquence un risque réel pour le système financier, a affirmé mercredi un régulateur américain, appelant à des mesures afin de limiter les dégâts.

Rien qu’en 2018, les catastrophes naturelles ont coûté 160 milliards de dollars dans le monde, a souligné Rostin Behnam, commissaire de l’agence américaine en charge de la surveillance des marchés de produits financiers dérivés (CFTC), à l’ouverture d’une conférence sur le sujet à Washington.

«Les marchés de matières premières et les marchés financiers qui les soutiennent vont souffrir si nous ne prenons pas des mesures pour contenir le risque de contagion», a-t-il soutenu.

Au sein de la CFTC, dans le sillage de la réflexion d’autres régulateurs financiers dans le monde, il prévoit la création d’un comité dédié à l’évaluation des risques que le changement climatique fait peser sur les marchés financiers.

M. Behnam, un démocrate nommé à son poste par Donald Trump, s’inscrit ainsi en porte-à-faux avec le président américain, qui a entre autres décidé de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat.

Le locataire de la Maison Blanche, climato-sceptique, avait sèchement rejeté fin 2018 les conclusions d’un rapport détaillé de son propre gouvernement mettant en garde contre les conséquences désastreuses du changement climatique sur l’économie américaine en déclarant: «Je n’y crois pas».

Il a aussi par le passé qualifié de «canular» le changement climatique et doute de ses causes humaines.

«Les impacts du changement climatiques affectent tous les aspects de l’économie américaine, depuis la production agricole jusqu’à l’activité manufacturière, et le financement de toutes ces activités à chaque étape», a affirmé M. Behnam mercredi.

«Refuser de traiter des risques pour les marchés financiers associés au changement climatique va peser sur la croissance économique», a-t-il ajouté.

A titre d’exemple, il a mentionné les inondations historiques dans le centre des Etats-Unis qui ont empêché ces derniers mois de nombreux agriculteurs de semer leur maïs, ou les gigantesques incendies qui ont frappé la Californie ces dernières années.

Non seulement les assureurs, les gestionnaires de portefeuilles, les fonds de pensions, les banques commerciales et de détail, doivent prendre en compte ce nouvel environnement mais encore, «les plus touchés sont finalement souvent les agriculteurs, les investisseurs, les clients, les consommateurs et les propriétaires immobiliers», a-t-il avancé.

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