Les grandes banques américaines au top en 2019

AWP

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Les établissements comme JPMorgan Chase et Citigroup ont réussi à dégager de gros bénéfices sur fond de redressement du courtage.

L’économie américaine se porte bien: tel est le message envoyé mardi par de grandes banques américaines, comme JPMorgan Chase, qui ont réussi à dégager de gros bénéfices sur fond de redressement du courtage de produits financiers et d’absence de scandales.

Première banque américaine par actifs, JPMorgan est également celle qui gagne le plus d’argent: elle a enregistré en 2019 un bénéfice net record de 36,43 milliards de dollars, en hausse de 12,2% comparé à 2018, selon un communiqué. Ce profit est équivalent à la capitalisation boursière affichée lundi à Wall Street par le constructeur automobile Ford - 36,63 milliards de dollars.

Si elle est loin de sa rivale, Citigroup affiche pour sa part un bénéfice net annuel de 19,4 milliards de dollars, en hausse de 7,5%, tandis que Wells Fargo a gagné 19,55 milliards, en baisse de 12,7%.

A elles trois, ces firmes, qui forment avec Bank of America et Goldman Sachs les fleurons de la finance américaine, ont gagné près de 76 milliards de dollars en 2019, soit davantage que le PIB du Luxembourg (71 milliards), du Ghana (65,6 milliards) ou de la Bulgarie (65,1 milliards), d’après les données 2018 de la Banque mondiale.

Flambée des actions

A Wall Street, l’action JPMorgan s’est envolée de 43% l’an dernier, Citigroup de 53,5% et Wells Fargo de 16,8%.

Les gros profits sont dus à «la stabilisation de la croissance mondiale (...), à la résolution des différends liés au libre-échange qui ont incité les clients (...) à être plus actifs vers la fin de l’année», a expliqué Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan Chase.

Le dirigeant fait référence notamment à l’approbation en décembre par les démocrates américains de l’accord nord-américain avec le Mexique et le Canada qui doit être ratifié prochainement par le Sénat.

En outre, les Etats-Unis et la Chine vont signer mercredi la première phase d’un accord qui doit mettre fin à près de deux années de guerre commerciale entre les deux géants du Pacifique.

Cette accalmie a particulièrement dopé les activités spéculatives, en perte de vitesse depuis l’encadrement strict de la capacité des banques à spéculer pour leur propre compte.

L’incertitude sur la guerre commerciale sino-américaine dissipée, les grands investisseurs - fonds de pension, fonds d’investissements, assureurs, grosses entreprises - ont retrouvé leur panache et ont recommencé à faire affaire, ce qui profite aux salles des marchés des grandes banques dans leur rôle d’intermédiaires.

Les recettes générées par les traders de JPMorgan Chase ont par exemple flambé de 56% au quatrième trimestre, tandis que l’envolée a été de 28% pour Citigroup.

Le courtage a ainsi permis de neutraliser les conséquences négatives des taux d’intérêt bas sur les marges bénéficiaires.

Scandale

La Réserve fédérale (Fed) a réduit à trois reprises son taux directeur l’an dernier, ce qui a une incidence sur les prêts et les dépôts des banques commerciales dans leur activité de financement de l’économie.

Les revenus nets d’intérêts, c’est-à-dire les recettes générées par les activités exposées aux taux d’intérêts, ont ainsi diminué de 1% au quatrième trimestre chez JPMorgan Chase, soit le premier recul trimestriel depuis 2015.

Pour autant, la banque, comme ses rivales, a assuré que l’économie américaine restait au beau fixe, expliquant continuer à enregistrer une hausse des revenus générés par les cartes bancaires, les dépôts et les crédits auto.

«Les consommateurs américains sont en forme et nous l’observons dans nos différentes activités liées à la consommation», a insisté M. Dimon, soulignant qu’il y avait eu une forte hausse du volume des cartes de crédit émises lors des périodes de fêtes de fin d’année.

Les crédits octroyés par Citigroup ont augmenté de 2% et les dépôts des épargnants de 6% au quatrième trimestre, tandis que les dépenses des détenteurs des cartes Citi ont explosé de 10%.

Cette dynamique devrait se poursuivre en 2020, année d’élection présidentielle aux Etats-Unis et malgré des tensions géopolitiques entre Washington et Téhéran, ont assuré les dirigeants de JPMorgan et de Citigroup.

Chez Wells Fargo, qui octroie un prêt immobilier sur cinq aux Etats-Unis, le scandale des comptes fictifs reste un casse-tête.

Charlie Scharf, le directeur général qui vient d’achever ses trois premiers mois à la tête de l’institution financière, a affirmé que sa priorité était de regagner la confiance.

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